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Crise sanitaire

L’APCA veut pérenniser les changements de consommation


TNC le 04/06/2020 à 08:46
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Si la crise sanitaire a poussé les Français à l’achat de produits locaux, les chambres d’agriculture souhaitent capitaliser sur cet engouement et pérenniser les changements de comportement du consommateur sur la durée, ce qui s’apparente à un travail de longue haleine. Pour y parvenir, l’APCA propose deux plans d’action, l’un à court terme pour soutenir les secteurs agricoles les plus impactés par les conséquences économiques du Covid-19, l’autre à moyen terme, pour relocaliser la production, développer l’emploi agricole et dynamiser l’économie.

La pandémie de Covid-19 rend nécessaire aux yeux de tous l’importance de renforcer la souveraineté alimentaire française. Pour les chambres d’agriculture, qui ont tenu une conférence de presse à distance le 3 juin, une première étape est nécessaire à court terme pour atténuer les effets économiques de la crise sur un certain nombre de filières. « Économiquement, on pourrait se dire que le secteur agricole est moins touché que d’autres, mais certaines filières sont très durement touchées », explique Sébastien Windsor, président de l’APCA, citant l’horticulture, les pommes de terre, ou encore le lin textile.

Pour ces filières, les chambres d’agriculture demandent d’accentuer le soutien déjà matérialisé par des allégements de charges, ou des reports de cotisations notamment, ou encore des mesures de régulation des marchés.

Pérenniser le changement de consommation, un « pari »

À moyen terme, la question qui se pose est « comment pousse-t-on un plan pour pérenniser les changements de comportement du consommateur observés ces dernières semaines ? », demande Sébastien Windsor. D’autant que si la chaîne alimentaire, challengée par la situation, a tenu, c’est aussi parce que les différents acteurs ont été capables de se réorganiser pour répondre aux changements de la demande et à la fermeture de certains débouchés.

« Le réflexe des Français a été de se tourner vers les produits français », redonnant un sens positif à l’activité agricole, trop souvent décrite auparavant comme source de nuisance environnementale, souligne le président de l’APCA qui, pour capitaliser et appuyer les changements, préconise « une combinaison d’actions », en collaboration avec les pouvoirs publics, par exemple au niveau de l’approvisionnement des collectivités locales.

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Les chambres d’agriculture proposent ainsi de développer les secteurs déficitaires, comme celui des protéines végétales, dont la demande augmente en lien avec celle du « sans OGM », ce qui pourrait passer par le renforcement de l’utilisation de biocarburants.

Avec l’initiative « des bras pour ton assiette », un coup de projecteur a été mis sur les métiers agricoles. Pour le président de l’APCA, il faut « continuer à appuyer cette communication sur les perspectives en agriculture, surtout en cette période de crise économique, avec sans doute des taux de chômage qui vont exploser », explique-t-il.

L’accompagnement des pouvoirs publics devra être financier et passer par des investissements, mais il faudra aussi que l’appui politique s’exprime au niveau européen, dans la régulation des marchés et à travers une Pac forte, estime l’APCA.

Pour accompagner ce projet et ces transformations, qui s’insèrent dans leur plan stratégique, les chambres d’agriculture entendent par ailleurs signer, avant la fin de l’année, un contrat d’objectif avec le gouvernement.  

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