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Étude de la Coface

L’agriculture souffre de la montée du protectionnisme


AFP le 18/10/2019 à 09:36
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La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis impacte fortement le secteur agricole. (©Pixabay)

L'agriculture est devenue depuis 2018 l'un des secteurs les plus affectés par la montée du protectionnisme dans le monde, selon une étude publiée jeudi par l'assureur-crédit français Coface.

« C’est le secteur le plus taxé par les droits de douane, mais ceux-ci ne représentent qu’un sixième des mesures protectionnistes » qui s’appliquent aux produits agricoles, le reste étant constitué de barrières non tarifaires, dont les normes phytosanitaires, a expliqué Julien Marcilly, l’économiste en chef de la Coface, lors d’une présentation à la presse.

« Un effet important sur le secteur agroalimentaire du contexte protectionniste, et particulièrement de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, se fait sentir sur les matières premières », d’après l’étude.

Le soja, qui est utilisé à la fois pour l’alimentation humaine et l’élevage notamment des porcs, « est au cœur de la guerre commerciale », a expliqué la responsable des analyses sectorielles Sarah N’Sondé. Les importations chinoises de soja pèsent en effet 65 % du total mondial, et environ 60 % des exportations américaines sont destinées à la Chine. La Coface estime « que les cours du soja devraient baisser de 9 % en 2019 par rapport à l’année précédente, à la fois du fait des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis mais également à cause de la grave épidémie de peste porcine africaine ».

La guerre commerciale a pour conséquence une modification des routes d’importation, le géant asiatique se tournant davantage vers le Brésil et l’Argentine. Mais pour ces deux puissances agricoles sud-américaines, « le bilan est mitigé en raison de difficultés d’infrastructures et de la baisse des cours », a expliqué Mme N’Sondé.

Sur les huit premiers mois de l’année, le Brésil a ainsi enregistré une chute de 20 % des revenus tirés de ses exportations de soja brut et transformé.

Lire aussi : Le Brésil parti pour détrôner les Etats-Unis dans la culture du soja

D’une manière générale, « quand les mesures protectionnistes se tendent, il y a une tendance à la baisse des cours », et celle-ci « devrait se poursuivre jusqu’à début 2020 », selon Mme N’Sondé.

Outre la peste porcine, la chenille légionnaire d’automne « menace le marché mondial du maïs », avertit par ailleurs la Coface. Ce nuisible a commencé à faire son apparition en Chine, qui représente 30 % de la production mondiale de cette céréale. « Un autre risque structurel pour ce secteur est lié aux conditions climatiques qui peuvent affecter les cultures, telles que les graves sécheresses ou le phénomène El Niño », toujours selon l’assureur-crédit.