La prudence reprend le dessus en raison des incertitudes tenaces

La prudence regagnait du terrain mercredi au sein des marchés boursiers au lendemain d'un vif rebond, les préoccupations tenaces liées à la hausse des prix et aux risques de récession reprenant le dessus.

Après une ouverture en timide hausse, les places européennes repartaient à la baisse : vers 08H35 GMT, Paris cédait 0,33 %, Francfort 0,17 % et Londres 0,14 %. Mardi, les marchés s’étaient montrés optimistes après l’espoir d’une levée progressive des restrictions sanitaires à Shanghai et des statistiques américaines de bonne facture montrant notammant que les consommateurs américains avaient continué à dépenser malgré une inflation élevée. A Wall Street, l’indice Nasdaq, où sont logées de grosses valeurs technologiques, avait bondi de 2,76 % après sept semaines de pertes.

« Le marché continue de souffler le chaud et le froid et de naviguer à vue au gré des nouvelles, avec des corrélations toujours instables », notent les experts de Natixis Research CIB.

Les places asiatiques ont fini pour leur part sur une note mitigée. Au Japon, où le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2 % sur un trimestre, un repli moins fort que prévu, l’indice vedette Nikkei a fini en hausse de 0,94 %. Shanghai a cédé 0,25 % mais Hong Kong a pris 0,20 %.

Fait rarissime, le pouvoir chinois a reçu mardi plusieurs patrons de l’économie numérique pour leur réaffirmer son soutien et tenter de rassurer un secteur échaudé par un brutal durcissement réglementaire et menacé par une chute de l’activité.

Les acteurs de marché se montraient toutefois assez dubitatifs. « Bien que les investisseurs sont au courant qu’il n’y aura pas de mesure punitive pour l’heure à l’encontre de la technologie, les préoccupations sanitaires vont continuer à peser sur les valorisations », indique Hou Anyang, gérant chez Frontsea Asset Management, cité par Bloomberg.

Le géant du e-commerce JD.com a perdu 1,12 % à la Bourse de Hong Kong. Son concurrent Alibaba a cédé 0,61 %, tandis que l’action du poids lourd de l’internet Tencent s’est repliée de 0,76 %.

Partout dans le monde, les tensions inflationnistes font craindre pour la santé des entreprises et la croissance économique mondiale. Le président de la Fed Jerome Powell a rappelé mardi que son institution devra agir de manière « plus agressive » si l’inflation américaine ne décélère pas assez rapidement. Mais il s’est également montré soucieux de préserver la croissance américaine, qui doit rester positive sans être trop forte pour pouvoir juguler l’inflation.

Les derniers chiffres de l’inflation en zone euro seront surveillés alors que la Banque centrale européenne envisage un resserrement monétaire cet été. 

Le taux d’inflation a bondi à 9% en avril sur douze mois au Royaume-Uni, un record en 40 ans. Les investisseurs se dirigeaient mercredi vers les actifs jugés moins risqués, notamment sur le marché de la dette souveraine.

Intention de rachat chez Siemens Energy

Le groupe d’énergie Siemens Energy, qui détient 67 % de sa filiale espagnole Siemens Gamesa, a annoncé envisager une offre publique d’achat en numéraire sur l’ensemble des actions de Siemens Gamesa Renewable Energy S.A. dans le but d’exclure la société de la cotation. Le titre Siemens Energy montait de 1,43 % à 17,04 euros.

Les autres valeurs du secteur se portaient bien avec EON (+ 1,67 % à 10,08 euros), RWE (+ 1,33 % à 41,80 euros) ou Engie (+2,43%) et Neoen (+ 2,62 %).

Le luxe s’effiloche Burberry baissait de 1,48% à 1.560 pence après avoir dévoilé un bénéfice en légère hausse pour l’exercice décalé 2021/2022 avec un bond des ventes, le groupe de luxe pâtissant notamment du regain de Covid-19 en Chine où il est très présent. Dans son sillage, la majorité du secteur évoluait en nette baisse mercredi matin à l’instar de Kering (- 1,40 %), LVMH (- 0,86 %), Hermès (- 0,87 %) ou Moncler (- 1,33 %).

Du côté du pétrole et des devises Vers 08H20 GMT le prix du baril de WTI américain gagnait 1,75 % à 114,37 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord montait de 1,30 % à 113,38 dollars. L’euro descendait à 1,0511 dollar contre 1,0550 dollar mardi soir. Le bitcoin perdait 1,15% à 29.735 dollars.