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Selon le ministre de l'agriculture

La forêt doit continuer à assumer ses différentes « fonctions »


AFP le 02/12/2022 à 11:49

Le ministre de l'agriculture Marc Fesneau a insisté jeudi sur la nécessité de voir la forêt continuer à remplir ses différentes « fonctions », à savoir produire du bois, stocker du carbone et demeurer un réservoir de biodiversité, à l'issue d'un « point d'étape » avec les acteurs du secteur.

« On a besoin d’une forêt qui soit gérée pour qu’elle puisse être valorisée et remplir » ses différents fonctions, a-t-il déclaré, un an après le lancement des assises de la forêt et du bois. « Le stockage du bois est dans la forêt mais il est aussi dans la construction, les meubles, les charpentes, il est partout ». Or, a souligné le ministre, « on a une forêt qui s’étend » mais « qui stocke moins de carbone, parce qu’elle dépérit ».

« On a besoin de penser le peuplement forestier dans une logique de lutte contre le dépérissement », a-t-il dit, à l’issue d’une réunion tenue entre les ministres de la transition écologique (Christophe Béchu) et de la ville et du logement (Olivier Klein) et l’ensemble des professionnels du secteur, de l’Office national des forêts aux industriels de la transformation, regroupés au sein du Conseil supérieur de la forêt et du bois.

31 % du territoire

En France métropolitaine, la forêt représente 17,1 millions d’hectares, soit 31 % du territoire : elle continue de grandir mais a vu sa mortalité augmenter de 54 % ces dix dernières années, selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). La forêt est notamment victime de la sécheresse et d’attaques virulentes d’insectes xylophages comme les scolytes dans les massifs d’épicéas du Grand Est. Elle est aussi plus vulnérable aux incendies.

Dans ce contexte, le gouvernement a établi cinq axes prioritaires dans le cadre de la planification écologique : la lutte contre les incendies, l’adaptation au changement climatique, la gestion durable des forêts, la restauration et la préservation de la biodiversité, et la structuration de la filière bois.

Après un été brûlant, la lutte contre l’incendie et le repeuplement des forêts sont apparus comme des priorités, a souligné Marc Fesneau, rappelant l’annonce du président Emmanuel Macron de « la plantation d’un milliard d’arbres » sur le territoire français « d’ici dix ans ».

100 à 150 M€/an à partir de 2024

Première étape de ce vaste chantier, le soutien aux pépiniéristes et à la « filière graines et plants », avec l’annonce mi-novembre d’un « programme prioritaire de recherche doté de 50 millions d’euros » et porté par différents centres ou instituts de recherche comme le CNRS, l’Inrae ou le Cirad.

Après plusieurs enveloppes annoncées dans le cadre du plan de relance (300 millions d’euros) et du plan d’investissement France 2030 (500 millions, dont 400 dédiés au développement de l’industrie), la « feuille de route » issue des assises a acté la nécessité d’un financement pérenne destiné au renouvellement forestier, doté de 100 à 150 millions d’euros chaque année à partir de 2024.

Pour mieux gérer la forêt, dont 75 % est entre les mains de 3,4 millions de propriétaires privés, le gouvernement travaille sur plusieurs pistes : le renforcement des obligations légales de débroussaillement, l’incitation à adopter des plans de gestion − actuellement obligatoires à partir de 10 hectares alors que l’immense majorité des propriétaires possèdent moins de 4 hectares −, ou le développement des crédits carbone.