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Rentrée 2022

La FNSEA veut concilier « planification alimentaire et écologique »


AFP le 06/09/2022 à 18:39

Après un été éprouvant pour les agriculteurs, marqué par la sécheresse et une flambée continue des coûts de production, la présidente du syndicat agricole majoritaire FNSEA Christiane Lambert a appelé à concilier « planification alimentaire et écologique » mardi lors d'une conférence de rentrée.

Face à l’inquiétude qui étreint la profession, « pas question pour nous d’être abattus, nous sommes déterminés à agir et à faire comprendre cette nécessaire double planification, à la fois alimentaire et écologique », a-t-elle défendu, reprenant l’intitulé de la mission confiée à la Première ministre Elisabeth Borne.

« L’agriculture sait qu’elle a un certain nombre de progrès à faire », a reconnu Christiane Lambert, qui a affirmé soutenir la fixation d’objectifs environnementaux tant qu’ils s’accompagnent « de paliers et de moyens d’accompagnements (…) et tant que la sécurité alimentaire n’est pas pénalisée ».

« La souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire, la capacité à produire n’est pas acquise définitivement », a-t-elle souligné, insistant sur une notion que son syndicat a contribué à remettre au cœur du débat public dès le début de la guerre en Ukraine.

Parmi les dossiers brûlants de la rentrée : les négociations commerciales plus tendues que jamais avec la grande distribution, et qui ont même fait l’objet d’un rappel à l’ordre du gouvernement vendredi pour appeler les enseignes à accepter les hausses de prix des industriels, notamment dans le secteur du lait.

Pour s’adapter au changement climatique, « l’agriculture a besoin de mesures d’urgence, mais elle a aussi besoin de mesures de long terme, pour tenir, garantir la pérennité des exploitations », a-t-elle ajouté. Parmi elles, la FNSEA défend un recours accru au stockage de l’eau et à l’irrigation, qui ne font pas l’unanimité parmi les syndicats agricoles et associations environnementales.

Autre sujet crucial, pleinement lié à l’accumulation des risques climatiques : la réforme de l’assurance-récolte, dont la profession attend les modalités opérationnelles d’ici son entrée en vigueur en janvier 2023. La FNSEA plaide notamment pour un seuil de déclenchement de la prise en charge à 20 % de perte de production (contre 30 % actuellement).

Christiane Lambert, qui préside aussi la première organisation représentant les agriculteurs en Europe, la Copa-Cogeca, a rappelé que 44 % des surfaces agricoles européennes ont été affectées par la sécheresse cet été, notamment en Italie ou en Espagne où les champs d’oliviers et de tournesol ont fortement souffert.