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Dévoiement de la HVE ?

La Conf’ « se trompe de combat », déplore l’association HVE


TNC le 07/12/2020 à 15:41
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Dans une lettre ouverte publiée le 4 décembre, l’association nationale pour le développement de la HVE a vivement regretté le positionnement de la Confédération paysanne sur le cahier des charges de la certification. Elle rappelle ainsi les atouts de la HVE en matière de transition agroécologique et l’absence d’opposition avec l’agriculture biologique.

Lors d’une conférence de presse tenue le 2 décembre, la Confédération paysanne, aux côtés d’autres organismes (Agir pour l’environnement, FNE et le Synabio) a déploré les incohérences du cahier des charges de la certification HVE, qui ne pousserait pas suffisamment les exploitants vers des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.

Des propos qui ont fait réagir l’Association nationale pour le développement de la certification HVE : dans une longue lettre ouverte publiée le 4 décembre, l’organisation rappelle les atouts de la HVE et sa complémentarité, et non son opposition, à l’agriculture biologique.

Des objectifs HVE auxquels l’agriculture biologique ne répond pas

La certification HVE a « pour seule ambition » de « mettre en valeur auprès des consommateurs les bonnes pratiques agricoles mises en œuvre à l’échelle d’une exploitation, quel que soit son mode de production, biologique ou non », rappelle l’association pour qui la Confédération paysanne « se trompe de combat » en dénonçant une concurrence déloyale avec l’agriculture biologique.

Au contraire, pour l’association, les deux voies sont complémentaires dans leur approche de l’agroécologie. La lettre rappelle ainsi des objectifs propres à la certification HVE et sur lesquels le cahier des charges de l’agriculture biologique ne se penche pas : la biodiversité et l’autonomie des exploitations vis-à-vis des intrants, une prise en compte de l’ensemble de la ferme « en intégrant l’environnement des parcelles, là où la certification bio se concentre sur les pratiques au champ et offre la possibilité à une exploitation de n’appliquer le cahier des charges bio qu’à une partie de son activité », la validation du respect de la réglementation environnementale, des indicateurs de performance avec des seuils à dépasser, poussant l’agriculteur dans l’amélioration de ses pratiques. En outre, « la HVE permet d’identifier les produits agricoles issus d’une agriculture agroécologique exclusivement française, quand un même logo bio est utilisé pour toute production agricole qu’elle soit française, UE et même hors UE », rappelle l’association.

« Vous n’avez pas le monopole de l’agroécologie »

L’association pour le développement de la HVE se réjouit donc du vote d’un crédit d’impôt HVE, un levier « pour faciliter la valorisation de la transition agroécologique ». L’organisation a par ailleurs « milité pour que les producteurs bio puissent cumuler un Crédit d’Impôt HVE avec le Crédit d’Impôt bio ». « Ceci facilitera l’accès de ces producteurs à la certification Haute Valeur Environnementale, et il est étonnant qu’un syndicat agricole dénonce cette opportunité offerte aux producteurs bio de bénéficier de ce double avantage », remarque-t-elle.

La HVE reste donc un moyen qualitatif d’avancer vers l’agroécologie, rappelle encore l’association pour qui la Conf’ n’a pas « le monopole de l’agroécologie ». « Vos propos, et ceux de vos associés de circonstance – ont profondément choqué les agriculteurs engagés dans des pratiques agroécologiques que la Haute Valeur Environnementale leur permet de mettre en valeur », insiste l’association, déplorant de la part du syndicat agricole un comportement qui « ne sert en rien la cause de l’agriculture française ».