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Brexit dur

La Brittany Ferries redoute une « perte de fluidité » du trafic


AFP le 29/03/2019 à 16:28

La Brittany Ferries redoute une perte de fluidité du trafic transmanche voire une saturation des ports, en cas de Brexit dur, a expliqué vendredi le directeur des opérations portuaires de la compagnie, Patrice Narozny.

« On a clairement un risque de perdre la fluidité actuelle. Or notre modèle économique est basé sur cette fluidité », a déclaré Patrice Narozny à la presse. Il s’exprimait après avoir visité avec le préfet et des élus les installations mises en place pour un Brexit dur par le port de Ouistreham (Calvados), troisième port transmanche français. «Le risque si les transporteurs n’ont pas fait leur déclaration douanière à temps, c’est qu’ils soient stationnés sur le parking du terminal ferry. Or à Ouistreham les parkings c’est 100 places, soit le nombre de camions dans un navire. Avec 100 camions le parking est saturé déjà », a ajouté le cadre de cette compagnie présente également à Roscoff (Finistère), à Cherbourg (Manche) et au Havre (Seine-Maritime). L’entreprise se dit néanmoins « optimiste » car les transporteurs ont intérêt à préparer les formalités, un blocage de leurs marchandises entraînant des « pertes » pour eux avec « des heures d’attente » dans les ports.

Pour le directeur régional des douanes Serge Duyrat, « on peut supposer que les débuts vont être compliqués », mais « l’idée est de fluidifier au maximum». « Il faut que l’État, à travers les douanes, les contrôles vétérinaires et sanitaires, ne soit pas dans une exigence totale. C’est l’engagement qu’a pris le Premier ministre devant les présidents de régions il y a quelques semaines », a affirmé Hervé Morin le président de la région Normandie, qui gère le port. « Les Anglais sont très protectionnistes sur le plan sanitaire, même s’il est arrivé qu’ils nous transmettent la fièvre aphteuse ou la vache folle », a ajouté le directeur régional adjoint de l’alimentation François Pouilly.

Hervé Morin a lui de « vraies inquiétudes » quant à l’arrivée dans les ports français de camions britanniques qui n’auraient pas préparé les formalités. « Les Britanniques nous disent que 10 000 transporteurs sont incapables de remplir les papiers pour être soumis aux contrôles douaniers européens », a-t-il assuré. Les élus se sont par ailleurs montrés surpris lorsque la DRAAF (direction régionale de l’Alimentation, de l’agriculture et de la forêt) leur a expliqué que les services chargés des contrôles vétérinaires et sanitaires des marchandises à la sortie des bateaux n’auront pas connaissance du contenu des camions, et donc de la quantité de marchandises à contrôler, avant que les poids lourds ne leur présentent leurs certificats sanitaires sur papier à la sortie du bateau.