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Congrès Jeunes agriculteurs à La Baule

Julien Denormandie aux JA: « Ne lâchez rien, même si c’est difficile »


TNC le 29/10/2020 à 18:03
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À la veille d’un nouveau confinement, le ministre de l’agriculture a participé, à distance, au congrès de Jeunes agriculteurs, rappelant à ces derniers leur importance en matière de souveraineté alimentaire française, à court comme à long terme. Une souveraineté alimentaire à renforcer en réduisant un certain nombre de dépendances à travers des axes d’action qui concordent avec les priorités de JA, a-t-il détaillé.

À l’issue de trois jours d’un congrès 2020 particulier, reporté une fois, et tenu à huis clos du 27 au 29 octobre à la Baule (Loire-Atlantique), Samuel Vandaele, réélu président de Jeunes agriculteurs, a dressé le bilan d’un mandat « parsemé d’embuches », mais riche de plusieurs succès. En témoignent l’organisation de ce congrès en Loire-Atlantique, un département repris par la liste JA/FNSEA aux dernières élections Chambre d’agriculture, mais aussi le plan de relance qui comprend des mesures dédiées aux jeunes agriculteurs.

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Cette mandature passée a en tout cas renforcé Samuel Vandaele dans sa volonté d’accorder plus de place à la prospective et de « redonner toute sa place à JA en tant que seul et unique acteur de la jeunesse agricole ». Plusieurs défis sont aujourd’hui à relever, détaille le président de JA. En premier lieu, le renouvellement des générations, qui fait l’objet du rapport d’orientation voté le 28 octobre. 215 000 chefs d’exploitations partiront à la retraite d’ici 2026, ce qui rend le besoin de transmettre et d’installer absolument crucial.

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La réforme de la Pac est également un enjeu pour favoriser le renouvellement des générations, et JA compte sur le soutien du ministre pour « activer les outils qui permettent de mieux cibler les aides vers les hommes et les femmes », et favoriser une Pac équitable sur l’ensemble du territoire. Parmi les autres thématiques que JA entend pousser figurent la gestion des risques, sujet de nombreuses propositions dans leur rapport d’orientation de 2017, ou encore le foncier, en dépit de l’absence de loi sur le sujet d’ici la fin du quinquennat.

« Soyez fiers » et « à l’offensive »

Attentif à ces interpellations, Julien Denormandie, qui a répondu en huis clos et en visioconférence aux interrogations des JA pendant la matinée, a assuré les agriculteurs de tout son soutien, d’autant plus que la performance de la filière agroalimentaire française sera plus que jamais nécessaire dans les prochains mois, comme elle l’a été lors du précédent confinement.

Mais cette vision est aussi une vision à long terme. Pour le ministre de l’agriculture, donner plus de souveraineté à notre système agricole et agroalimentaire, c’est « regagner en indépendance », et ce défi rejoint les priorités évoquées par JA, que ce soit sur la gestion des risques, la répartition de la valeur, le foncier ou la réduction de la dépendance aux intrants.

« Cette vision de la souveraineté doit toujours être mise en relief du quotidien », ajoute cependant Julien Denormandie, qui déplore « une notion de temps qui manque aujourd’hui à la politique agricole ». « Il faut faire en sorte que tous les instruments évoqués changent véritablement votre quotidien », a-t-il insisté, souhaitant que le détail du plan de relance soit mis à disposition dans toutes les exploitations agricoles.

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Au-delà du plan de relance, d’autres instruments permettront de parvenir à relever ces défis, comme la Pac, et sa déclinaison à venir, le plan stratégique national, qui permettra notamment d’aller plus loin sur la définition de l’actif agricole, ou sur le droit à l’erreur, indique le ministre.

Autre avancée, le bilan carbone mis en place dans le plan de relance, proposé par JA pour tous les jeunes au moment de l’installation, sera élargi aux jeunes installés depuis cinq ans, précise le ministre. Un chantier d’avenir « positif », pour Samuel Vandaele, qui appelle à soutenir les démarches de réduction d’émission de GES. « C’est une voie simple et incitative qui permettra aux agriculteurs d’être pleinement acteurs de la transition », estime le président de JA.  

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Et si les critiques sociétales, notamment vis-à-vis de l’impact environnemental, peuvent faire douter les agriculteurs, « ne lâchez-rien malgré les moments difficiles, soyez fiers de ce que vous êtes et de ce que vous faites, le pays a une absolue nécessité de vous », a insisté le ministre.