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Accord UE-Mercosur

Jérémy Decerle: « Cet accord doit relever de la nouvelle commission européenne »


TNC le 18/06/2019 à 10:37

Alors que « des sources concordent pour annoncer un accord très prochain entre la Commission européenne et les pays du Mercosur », le nouveau eurodéputé Jérémy Decerle estime que la signature d’un tel accord ne peut relever de la Commission sortante sensée ne gérer que les affaires courantes avant l’installation officielle, à l’automne, de la nouvelle Commission.

Lui-même éleveur d’un troupeau de vaches allaitantes en Saône-et-Loire, l’ancien président de Jeunes agriculteurs et désormais eurodéputé LREM, Jérémy Decerle dénonce l’imminence de la conclusion d’un accord entre la Commission européenne et les pays du Mercosur. Un accord dont les conséquences inquiètent les acteurs de la filière en raison des quotas d’importation de viande bovine qu’il prévoit.

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« En tant que parlementaires européens, représentants des citoyens, nous exprimons des inquiétudes sur les conséquences possibles d’un accord avec le Mercosur sur la durabilité de notre agriculture, la qualité de notre alimentation et la santé des consommateurs », explique-t-il au nom de la délégation Renaissance au parlement européen.

« En tant que députés européens nouvellement élus, dont le mandat doit être l’expression des citoyens d’aujourd’hui, nous nous étonnons que ces accords aboutissent justement au moment où la Commission sortante gère les affaires courantes et où le nouveau Parlement européen n’est pas encore en place. Nous rappelons que la validité d’un éventuel accord est soumise à la ratification du Parlement européen et des États membres. »

« En responsabilité, nous appelons tous les représentants européens à une grande prudence quant aux conséquences d’un tel accord pour notre économie, nos territoires et les consommateurs européens. Il est impensable pour ces consommateurs d’envisager que de tels accords nous contraignent à accepter l’importation de produits agricoles et alimentaires qui ne respecteraient pas les normes en vigueur en Europe. Ou dont les conditions de production environnementales, sanitaires ou sociales dans les pays d’origine seraient en contradiction avec les principes de durabilité défendus par l’Europe, au niveau international. »

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« Par ailleurs, nous devons mesurer que le signal donné aux agriculteurs européens, à qui des efforts – légitimes – d’amélioration de leurs pratiques sont en permanence demandés, serait très contre-productif. »

« Nous invitons donc toutes les parties prenantes à la décision en cours à peser attentivement le pour et le contre des orientations qui sont sur la table. Un tel accord serait conclu avec des dirigeants des pays du Mercosur dont la posture et le comportement récent, pour certains et y compris en matière agricole, ont de quoi heurter sérieusement les valeurs que nous portons. Cet accord relève, selon nous, du ressort de la nouvelle Commission qui sera en place à l’automne et non de la Commission sortante. »

« Plus largement, nous souhaitons que nos institutions, dans la mandature qui commence, se reposent ouvertement la question des critères qui font d’un accord commercial un accord réellement équilibré et bénéfique et pas seulement un compromis consenti par défaut. »

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