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Saint-Louis sucre

Heure de vérité mercredi pour le plan de reprise


AFP le 13/05/2019 à 14:20

Les betteraviers de Saint-Louis sucre sauront mercredi si la direction du groupe allemand Südzucker, maison-mère du sucrier, est prête à négocier pour leur vendre deux de ses usines, à l'occasion de la présentation de leur plan de reprise.

Avec cette proposition, les betteraviers ont l’espoir de maintenir l’emploi et la culture de la betterave dans leurs bassins de production. Le groupe allemand prévoit de fermer deux de ses quatre sucreries en France, à Cagny (Calvados) et Eppeville (Somme), soit près de 130 postes supprimés sur les 723 que compte sa branche française et la remise en cause du modèle économique de milliers d’agriculteurs. Le plan, soutenu financièrement selon les betteraviers par les régions Normandie et Hauts-de-France, « a été présenté vendredi », a déclaré à l’AFP Loïc Touzé, délégué syndical central FO. Problème, la direction du premier sucrier mondial ne semble pas prête à donner à d’autres la possibilité d’exploiter ses usines.

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Lors d’une réunion au siège du groupe à Mannheim, le 12 mars, un mois après l’annonce de ces fermetures, la direction a, selon les syndicats, fermé la porte à toute projet de reprise. « Les Allemands sont droits dans leurs bottes, ils nous félicitent pour notre implication mais maintiennent leur refus de vendre à des repreneurs », avait alors déclaré à l’AFP M. Touzé. Portant, « j’y crois fortement » ajoute t-il, car « le rapport de force est en train de s’installer : il leur faut de la betterave pour alimenter » les usines restantes. La direction de Saint-Louis sucre ne souhaite pas faire de commentaires. Le 7 mai, lors d’une manifestation devant l’ambassade d’Allemagne à Paris, les betteraviers ont laissé entendre qu’ils ne fourniraient pas les deux usines de Roye (Somme) et Etrepagny (Eure), si la direction ne se montrait pas plus conciliante. « Si on n’arrive pas à une entente, à trouver des solutions pour la reprise de nos usines et pour la rémunération des planteurs, ça va devenir très compliqué pour eux de faire fonctionner les deux usines qu’ils veulent garder en place », a réaffirmé à l’AFP Patrick Dechaufour, président du syndicat des betteraviers du Calvados, de la Sarthe et de l’Orne. En maintenant symboliquement une poignée d’employés sur ces sites, le groupe allemand empêche le déclenchement d’un processus de recherche de repreneurs, contournant ainsi la « loi Florange », selon les betteraviers. Le groupe possède 29 usines en Europe et fait « porter à la France 500 000 des 700 000 tonnes de baisse de production de sucre » sur le continent, selon les betteraviers.

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