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Déforestation en Amazonie

Des ONG refusent une médiation avec Casino


AFP le 02/12/2022 à 10:54

Onze ONG qui ont attaqué en justice Casino, l'accusant de participer indirectement à la déforestation en Amazonie, ont refusé jeudi la médiation proposée par le juge, souhaitant ainsi obtenir une audience publique.

« Les onze organisations ayant engagé une action en justice contre Casino ont refusé la médiation proposée » en juin, selon un communiqué des ONG de défense de l’environnement et des indigènes d’Amazonie, estimant que « cette affaire doit impérativement faire l’objet d’un débat public et d’une décision de justice ». « Elle ne peut se résoudre par une solution négociée en huis-clos, qui plus est de façon confidentielle », ajoute le communiqué. Ces organisations, parmi lesquelles Notre Affaire à tous, Sherpa, Mighty Earth et Envol Vert, accusent Casino de ne pas remplir son devoir de vigilance sur le respect des droits humains et de l’environnement tout au long de sa chaîne d’activité.

Casino « prend acte de la décision » de refus de la négociation à laquelle le groupe « était favorable » et a réaffirmé jeudi dans une réaction transmise à l’AFP « la conformité de son plan de vigilance au regard de la loi française ». La procédure s’appuie sur un rapport de l’ONG franco-colombienne Envol Vert publié en juin qui mettait en lien quatre fermes liées à la déforestation illégale au Brésil, en Amazonie et dans le Cerrado, et 52 produits « vendus en rayon et dans les étals de boucher de deux magasins du groupe ». « Ces fermes représentent 4 500 hectares de forêts coupés illégalement pour laisser place au pâturage de bovins. Des terres autochtones protégées sont également converties », avait dénoncé l’ONG.

Depuis mars 2017, la loi française sur le devoir de vigilance oblige les entreprises basées en France et employant plus de 5 000 personnes sur le territoire, ou plus de 10 000 dans le monde, à prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement. Casino et ses filiales « font partie sans conteste des entreprises du secteur les plus avancées sur la lutte contre la déforestation », avait estimé Casino à l’issue de l’audience de juin.