Accéder au contenu principal
Flambée des matières premières

Des éleveurs bretons réclament une aide « d’urgence » de l’État


AFP le 21/01/2022 à 09:54

Environ 300 agriculteurs, venus avec une cinquantaine de tracteurs et de camions, ont manifesté jeudi à Saint-Brieuc pour réclamer une aide financière « d'urgence » de l'État face à la flambée des cours des matières premières, selon une journaliste de l'AFP sur place.

« Macron, si tu aimes le cochon, sort (sic) ton pognon ! », proclamait une banderole à l’avant d’un des tracteurs devant la préfecture. Une « cellule de crise » a été activée en préfecture où une réunion était prévue hier en fin d’après-midi avec des délégués des manifestants. « Nous sommes venus exprimer le désarroi de la filière animale bretonne aujourd’hui » car « nos charges ont augm»enté énormément » et pas les prix de vente, a déclaré devant les manifestants Philippe Cherdel, secrétaire général de la FDSEA des Côtes-d’Armor.

« Il nous faut des engagements concrets parce que ça ne peut plus durer, une aide d’urgence car la crise est insupportable (…) Ce système où l’on s’aligne sur les prix les plus bas n’est plus tenable », a poursuivi le responsable syndical. « Au moment où la France prend la présidence de l’UE, il est inconcevable qu’elle ne prenne pas les mêmes mesures que ses voisins européens, a-t-il martelé. « Aujourd’hui, la variable d’ajustement, c’est le producteur. Ce n’est pas possible (…) Nous, on ne vend pas à prix coûtant (en référence au slogan de certaines grandes surfaces, NDLR), on vend à perte et c’est inacceptable » , a ajouté Philippe Cherdel. 

« Une crise insupportable »

« On est face à une flambée des cours des matières premières » utilisées pour fabriquer l’aliment pour bétail, a expliqué à l’AFP Jérémy Labbé, président des Jeunes agriculteurs (JA) des Côtes-d’Armor. « La tonne était à 250 euros début 2020. Là, on est rendus à 320 et on nous dit que ça devrait encore augmenter de 20 euros dans les prochaines semaines », a-t-il dit. Mais le prix auquel les agriculteurs vendent leur production n’a pas augmenté.

En ce qui concerne le porc, « pour être bien, il manque 50 centimes au prix d’achat par rapport au prix de base », négocié deux fois par semaine avec les abattoirs au marché au cadran. Ce prix était ce jeudi à 1,248 €/kg de porc. Lui-même producteur de porcs, comme la plupart des manifestants jeudi, il estime qu’un éleveur à la tête d’un élevage moyen de 250 truies perd environ « 20 000 euros par mois .

Plusieurs actions ont déjà eu lieu ces dernières semaines dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, les deux principaux départements d’élevage en France. D’autres manifestations sont prévues dans les semaines à venir, notamment dans la perspective des négociations commerciales annuelles en février entre industriels et distributeurs.