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Tarn-et-Garonne

Démantèlement d’une filière de travailleurs agricoles marocains


AFP le 26/01/2021 à 10:05

Une importante filière de saisonniers marocains travaillant dans des exploitations agricoles dans toute la France a été démantelée dans le Tarn-et-Garonne et cinq personnes mises en examen, dont une placée en détention provisoire, a-t-on appris lundi auprès de la Police aux frontières de Toulouse.

Les personnes poursuivies sont des Français d’origine marocaine et des Marocains basés à Montauban qui ont fait travailler illégalement environ 250 personnes, exclusivement des ressortissants marocains, a ajouté cette source.

En deux ans d’activité, leurs sociétés ont généré un chiffre d’affaires d’1,6 million d’euros mais officiellement ces sociétés n’avaient aucun chiffre d’affaires, selon la Paf.

Lors des interpellations le 19 janvier dans le Tarn-et-Garonne, 23 000 euros en liquide ont été saisis, 30 000 euros sur des comptes bancaires ainsi que des véhicules.

Les suspects étaient prestataires de mains d’œuvre agricole mais ne déclaraient pas leurs activités. Ils ont fait entrer illégalement en France plusieurs dizaines de personnes et en ont utilisés d’autres qui s’y trouvaient déjà mais en situation irrégulière.

Ces sociétés créées avec des prête-noms faisaient de la prestation de services agricoles pour des exploitants ayant besoin de main d’œuvre pour des tâches spécifiques comme le ramassage de fruits ou la taille de vignes. Les saisonniers étaient employés sous des identités différentes dans plusieurs exploitations.

Les suspects géraient la filière depuis Montauban et avaient créé plusieurs sociétés dans différents départements pour éviter d’attirer l’attention et ensuite démarchaient des exploitants agricoles.

« Les exploitants avaient l’impression de faire appel à une société classique car ils avaient des documents qui donnaient l’apparence de la légalité. Ils y allaient les yeux fermés et payaient les sociétés prestataires », selon un responsable de la Paf.

L’information judiciaire avait été ouverte en juin à Montauban pour notamment aide à séjour irrégulier en bande organisée, travail dissimulé et emploi d’étrangers sans titre en bande organisée, faux et usage de faux ainsi que blanchiment aggravé.

L’enquête avait été confiée à la Paf de Haute-Garonne et au Groupe interministériel de recherches (GIR) de Toulouse.