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Meurthe-et-Moselle 

Débrayage à l’usine Alsa qui craint « une délocalisation »


AFP le 25/11/2021 à 10:30

Les salariés de l'usine Alsa de Ludres (Meurthe-et-Moselle), qui produit notamment des sachets de levure rose pour le groupe Dr.Oetker, ont cessé le travail mercredi pour dénoncer une « baisse de l'activité », craignant une prochaine « délocalisation ».

Plusieurs dizaines de salariés ont cessé le travail et se sont réunis devant l’usine avec des banderoles « Oetker = Pilleur » et « Oetker = délocalisation », annonçant leur intention de poursuivre le mouvement « jusqu’à la fin de la semaine ».

« Depuis quelques mois, nous avons des lignes de production à l’arrêt de plus en plus souvent, c’est une situation que nous n’avons jamais connue », a expliqué à l’AFP Joël Blumenfeld, délégué CFDT employé depuis 35 ans, s’exprimant au nom de l’intersyndicale.

« Dr.Oetker a la volonté de nous retirer nos production pour les confier à d’autres sites, en Allemagne ou ailleurs, ça a déjà commencé », a-t-il déploré. « Nous étions une usine performante, du jour au lendemain on nous fait passer pour une usine défaillante », a-t-il poursuivi.

Ce site industriel compte 106 salariés permanents, selon les syndicats, et produit des préparations en poudre pour desserts ainsi que les iconiques sachets roses de levure chimique commercialisés sous la marque Alsa.

Le site a été racheté, en même temps que la marque Alsa, par le groupe allemand Dr.Oetker au groupe Unilever en 2018. Il comptait à l’époque 140 salariés. Il a depuis été rebaptisé sous l’entité « EM Foods ».

« Dr.Oetker voulait seulement récupérer la marque Alsa, elle est très connue, elle existe depuis 125 ans, et maintenant ils veulent se débarrasser du site, ils délocalisent tout doucement », a déploré Pascal Jamis, délégué CGC, s’exprimant également au nom de l’intersyndicale. Ce dernier a regretté « l’absence de dialogue » avec la direction.

Sollicités, ni le président de la société, Didier Muller, ni le directeur général, Ulrich Classen, n’ont souhaité répondre aux questions de l’AFP.