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Mayotte

Création d’une réserve naturelle nationale des forêts


AFP le 04/05/2021 à 16:55

La création d'une réserve naturelle nationale des forêts à Mayotte a été publiée mardi au journal officiel pour protéger près de 3 000 hectares de forêts primaires ainsi que la faune terrestre, notamment les chauves-souris insectivores, ou le lémurien brun (maki).

Cette réserve de 2 801 hectares, répartie sur six massifs forestiers qui s’étendent sur 11 des 17 communes du département abrite essentiellement de la forêt primaire. Son classement en réserve naturelle a été réalisé pour préserver le capital écologique exceptionnel des forêts humides, mésophiles et subhumides de Mayotte.

Cette création était attendue par le Conseil scientifique du patrimoine naturel de Mayotte en raison d’une forte pression subie par les forêts de ce département de l’océan Indien et notamment la déforestation ou les pratiques agricoles illégales. Elle entre dans le cadre de la création de 30 % d’aires protégées sur le territoire national annoncée par le président de la République Emmanuel Macron lors du conseil de défense écologique du 7 février 2019.

Parmi les mesures de protection prises figurent notamment l’interdiction d’introduire comme de prélever toute espèce animale ou végétale, sauf autorisation spéciale du conseil scientifique, ainsi que de faire des activités de recherche minière, de carrière ou de gravière. Toute activité agricole y sera interdite y compris sur les zones déforestées dénommées « padzas » en shimaore, une des langues locales. Seuls les apiculteurs seront autorisés après conventionnement avec le préfet à avoir une activité dans le périmètre de la réserve naturelle. Les piétons, les cavaliers et les cyclistes pourront se promener dans la réserve à condition de rester sur les itinéraires prévus.

La gestion de cette réserve sera assurée par une structure qui n’est pas encore désignée. Cela pourrait être une association environnementale comme cela se fait sur la réserve de l’îlot Mbouzi à l’est de la Grande Terre ou un conseil d’administration incluant collectivités locales, services de l’État, du département, des usagers ou des professionnels, à l’instar du parc naturel marin. Le budget de gestion est lui déjà défini : 450 000 € qui financeront notamment les postes d’agents de surveillance.

En 2019, l’équivalent d’un terrain de football de forêt primaire a été détruit toutes les six secondes dans les Tropiques, soit 38 000 km2, selon des données satellite. Des données préliminaires suggèrent que la destruction pourrait avoir été encore plus rapide en 2020.