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Accord de libre-échange

Accord UE-Mercosur en vue, selon Bolsonaro et Macri


AFP le 07/06/2019 à 11:50

En négociation depuis 20 ans, un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) est en passe d'être conclu, d'après les présidents argentin Mauricio Macri et brésilien Jair Bolsonaro.

« La signature d’un accord Mercosur-UE est imminente », a assuré jeudi à Buenos Aires le président brésilien lors d’une déclaration conjointe avec son homologue argentin. « Nous serons tous gagnants avec un tel accord : le Brésil, l’Argentine et les autres pays du bloc », a-t-il souligné.

De son côté, Mauricio Macri a indiqué que les deux blocs étaient « très proches d’un accord ». Le dialogue entre le Mercosur et l’UE s’est intensifié depuis l’arrivée au pouvoir de M. Bolsonaro. Mardi, le ministre brésilien de l’économie Paulo Guedes avait estimé que l’accord pourrait être conclu dans « trois ou quatre semaines ».

Le 22 mai, la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström avait déclaré que l’UE et le Mercosur se rapprochaient d’un accord. Selon elle, la Commission européenne espère parvenir à une conclusion avant la fin de son mandat et l’arrivée d’une nouvelle Commission après les élections européennes.

Après le G20 ?

Les Sud-Américains espèrent conclure avant la présidentielle argentine du 27 octobre, car la réélection de Mauricio Macri est loin d’être acquise, et ils redoutent qu’un accord soit impossible en cas de victoire de l’opposition, peu favorable au libre-échange.

Jusqu’ici, les négociations ont achoppé sur l’agriculture et la réticence de l’UE à ouvrir son marché aux produits sud-américains, notamment la viande et le sucre, et sur le secteur automobile. Cet accord est surtout redouté par les producteurs de viande.

En France, le premier syndicat agricole FNSEA s’inquiète des « conséquences catastrophiques » d’un tel accord. « Le Brésil et l’Argentine, où les modèles de production sont soumis à des normes environnementales, sociales et phytosanitaires bien inférieures à celles en vigueur en France, bénéficient de coûts de production ultra-compétitifs », dénonce la FNSEA.

« Les réunions techniques durent depuis 20 ans avec le Mercosur. Nous constatons qu’il y a des progrès », a dit mardi le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan, « et que des concessions substantielles ont été faites pour la première fois par des pays du bloc sud-américain ». « Nous verrons dans les prochaines semaines s’il est possible d’avoir une réunion ministérielle de nature à conclure ces négociations. Mais j’adresse une mise en garde, nous avons déjà été dans le passé dans cette situation, à plusieurs reprises », a ajouté Phil Hogan pour rappeler les précédents espoirs déçus.

Les négociations sur un accord commercial entre le Mercosur et l’UE ont commencé en 1999. À plusieurs reprises, les deux parties avaient déclaré être proches d’un accord final sans y parvenir. Déjà fin 2017, le gouvernement argentin espérait parvenir à un accord à l’occasion du sommet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Buenos Aires, mais des divergences, notamment sur le chapitre agricole, ont empêché un compromis. Au cours des derniers rounds de négociation, les parties s’attelaient à rapprocher les positions sur les produits laitiers, les transports maritimes et les vins et spiritueux. Une source européenne proche des négociations a dit à l’AFP que si les réunions en marge du G20 au Japon étaient concluantes, un accord pourrait être paraphé à Bruxelles fin juin ou début juillet.

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