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Don agricole

« Un antidote à l’agribashing », pour la présidente de Solaal


TNC le 27/02/2020 à 16:38
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Chaîne du don organisée par Solaal au salon de l'agriculture, en présence de Guillaume Garot. (©TNC)

Comme à chaque salon de l’agriculture, l’association Solaal a mis en lumière le don agricole, avec une nouveauté cette année : une chaîne de don réalisée sur place pour acheminer 30 tonnes de produits à destination des Banques alimentaires.

L’association Solaal, qui organise depuis 2013 les dons entre les agriculteurs et les associations d’aide alimentaire, a fait le point sur le don agricole le 27 février, au salon de l’agriculture. Depuis la création de l’organisation en 2013, 16 500 tonnes de dons ont été distribués, soit l’équivalent de 33 millions de repas. Les fruits et les légumes représentent l’essentiel des dons réalisés par les agriculteurs, un apport précieux quand on sait que les personnes les plus démunies consomment quatre fois moins de fruits et de légumes que la moyenne nationale.

Pour Antoine Helleboid, agriculteur dans le Pas-de-Calais, le don agricole était une évidence. « On est là pour produire des aliments » explique-t-il. L’homme, qui a donné l’année dernière plus d’une dizaine de tonnes de légumes aux Restos du cœur, a ainsi « le sentiment d’être plus utile ». « Le don donne plus de valeur au travail », ajoute-t-il.

Lire également : Hausse des dons des agriculteurs aux associations d’aide alimentaire en 2019

Bien plus qu’une démarche individuelle, le choix du don est collectif, pour les agriculteurs, indique le sociologue de l’alimentation Eric Birlouez. « Entre les agriculteurs et la société, le lien s’est distendu, en dépit de la bonne image que les Français ont de leur agriculture. Pour le restaurer, il y a la communication, l’accueil sur sa ferme, mais aussi le don agricole », poursuit-il. « La nature profonde des agriculteurs, ce n’est pas l’appât du gain, c’est l’appât du don », ajoute le sociologue traduisant en une formule que la générosité des agriculteurs s’exprime malgré les difficultés vécues par le secteur. « Solaal, c’est un antidote à l’agribashing », complète Angélique Delahaye, présidente de l’association.

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30 tonnes de dons à l’occasion du salon de l’agriculture

Cette année, Solaal a organisé une chaîne de don au sein même du salon, entre les stands de Jeunes agriculteurs et de la FNSEA. Au final, 30 tonnes de produits agricoles ont été recueillis et seront donnés aux Banques alimentaires. Guillaume Garot, député de la Mayenne et parrain de Solaal, a de son côté rappelé les objectifs nationaux en matière de réduction du gaspillage alimentaire : moins 50 % de gaspillage dans la distribution alimentaire et la restauration collective d’ici 2025, par rapport à 2015, et une réduction de 50 % également, mais d’ici 2030, pour la consommation, la production, la transformation et la restauration commerciale. Ce qui ouvre « tout un champ à labourer avec de nouveaux partenaires », même si la lutte contre le gaspillage ne se résume pas aux dons alimentaires, estime l’ancien ministre délégué à l’agroalimentaire et actuel président du Conseil national de l’alimentation (CNA).

La loi contre le gaspillage, votée en 2016, a également porté ses fruits, explique Guillaume Garot : en trois ans, 24 % de dons supplémentaires ont été enregistrés. « Il y a une prise de conscience que la lutte contre le gaspillage alimentaire est un impératif de solidarité, et un impératif écologique », souligne le député. Dans le cadre de la loi antigaspillage et économie solidaire, un label « anti-gaspillage » devrait par ailleurs être mis en place pour valoriser les démarches innovantes et porteuses de résultats », un label qui permettra aussi de valoriser le choix de ses partenaires », indique Guillaume Garot.