Accéder au contenu principal

« Renouveler les générations dans les coops pour préserver collecte et revenus »


TNC le 06/03/2025 à 08:09
transmission-cooperatives-adobe-stock-RGtimeline

(© Robert Gerhardt (RGtimeline), Adobe Stock)

Il y a sept ans, naissait l’entreprise à mission Éloi pour faciliter la transmission en agriculture en mettant en relation cédants sans successeur et candidats à l’installation sans ferme. Parce que 70 % des exploitations inscrites sur la plateforme travaillent avec des coopératives, c’est désormais au niveau de ces structures qu’elle veut agir. Le programme Coop d’avenir doit aider celles de plus petite taille à renouveler les générations d’adhérents.

Pourquoi avoir lancé le programme Coop d’avenir ?

« Sur le terrain, nous avons constaté que l’enjeu de renouveler les générations d’agriculteurs était aussi très fort pour les coopératives agricoles, explique Maxime Pawlak, président cofondateur d’Éloi. Ce sont leurs adhérents qui leur fournissent la matière première agricole – les céréales, le lait, etc. – qu’elles commercialisent. Si elles en perdent, parce qu’ils cessent leur activité pour partir en retraite notamment, cela diminuera la collecte et leurs résultats économiques. »

« D’autant plus lorsqu’elles disposent d’outils de transformation : le risque est de ne plus avoir un approvisionnement suffisant pour les faire tourner à plein régime. Le coût de fonctionnement moyen pour chaque coopérateur va augmenter, et leur revenu sera impacté. Il importe que les coops maintiennent leur nombre d’adhérents et les volumes collectés pour pouvoir rémunérer les producteurs. »

« Avec plus de 2 000 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire, le modèle coopératif est représentatif de l’agriculture française. C’est pourquoi nous souhaitons aider les plus petites dans ce défi de renouvellement générationnel. Parce qu’elles ont en vraiment besoin et que cela fait partie de nos valeurs et de nos missions. »

Quel est l’intérêt de ce dispositif ?

« Nous finançons des actions de communication et donnons de la visibilité, sachant que plus de 8 000 personnes adhèrent à notre plateforme et que nous avons plus de 60 000 followers sur nos différents réseaux sociaux. Ainsi, les exploitations à céder adhérentes à la coopérative, que la cession soit imminente ou d’ici quelque temps, peuvent accéder gratuitement au réseau de repreneurs potentiels inscrits sur notre site web, auxquels également nous présenterons très en amont le tissu coopératif autour des fermes à reprendre, sur lesquelles ils souhaiteraient s’installer. »

« Nous les mettrons ensuite en lien afin de sécuriser leur installation en agriculture. Si très tôt, les futurs installés sont en relation avec une petite coop, territoriale, qui les accompagne et les rémunère bien, ils auront plus de chance de voir leur projet aboutir et de réussir par la suite dans leur métier d’agriculteur. Cela peut même accroître leur attrait pour la structure repérée. Pour les coopératives de taille modeste, c’est la garantie que les exploitations soient reprises par des jeunes, qui vont continuer de travailler avec elles. En outre, elles sont ainsi informées très tôt des transmissions à venir, alors qu’elles n’ont habituellement cette information qu’assez tard. »

Les conditions d’accès ?

Il faut qu’elles soient à taille humaine, moins de 300 coopérateurs. Nous regardons ce qui est fait en termes de durabilité environnementale et sociale, et s’il y a des initiatives particulières en faveur du renouvellement des générations agricoles, des aides financières, un accompagnement spécifique, des formations techniques ou à la prise de responsabilité, des comités « jeunes », etc. Ce sont des critères en synergie avec ce qu’est Éloi. »

« Pour déposer une candidature, il suffit d’aller sur le site internet www.eloi.eu et de remplir un formulaire. C’est simple et rapide, moins de 5 minutes. Nous organisons ensuite une réunion d’information commune pour toutes les coop intéressées. La date limite pour se porter candidat est fixée à fin avril. Les lauréats de l’appel à projet – une cinquantaine maximum – seront dévoilés à l’issue de la phase de sélection, en mai. Très rapidement derrière, nous pourrons commencer à communiquer sur les fermes à transmettre de leurs adhérents. »