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Domaine de Grignon

400 opposants manifestent contre sa cession à Altarea


AFP le 11/09/2021 à 18:09

"Altarea laisse béton". Environ 400 personnes selon les gendarmes - élus, étudiants ou défenseurs de l'environnement - ont manifesté samedi devant le domaine de Grignon (Yvelines) pour dénoncer sa vente par l'État au promoteur Altarea Cogedim.

Berceau de l’agronomie française depuis deux siècles, le domaine de Grignon accueille l’école d’ingénieurs agronomes AgroParisTech et des chercheurs. Mais l’école doit déménager pour rejoindre le grand pôle scientifique Paris-Saclay en 2022. Pour lui succéder sur le site, l’État a retenu le projet d’Altarea Cogedim, qui était en concurrence notamment avec celui, alternatif, baptisé « Grignon 2026 », porté par une association d’anciens élèves de l’école et soutenu par la communauté de communes Cœur d’Yvelines.

« Avec ce projet alternatif, Grignon peut devenir le lieu pour réfléchir autour du changement climatique », a expliqué samedi Mathieu Baron, délégué général de Grignon 2026. « Je suis atterrée car l’État s’est comporté de façon inacceptable vis-à-vis des élus et des citoyens qui défendaient un projet respectant l’environnement et la recherche, tout a été fait en catimini cet été », a regretté Joséphine Kollmannsberger, vice-présidente et déléguée à l’environnement du conseil départemental des Yvelines.

« Dans un déni absolu de démocratie, le gouvernement a choisi de détruire un patrimoine naturel et scientifique exceptionnel », a lui aussi déploré Yannick Jadot, candidat à la primaire EELV. Ce domaine comprend 24 hectares de parcelles bâties, dont un château du XVIIe siècle et ses dépendances. Il possède aussi 130 hectares de terres agricoles, dont une ferme expérimentale, et plus de 133 hectares de bois.

Altarea Cogedim a promis « d’être à l’écoute » des acteurs locaux et du monde agricole. Dans son projet, le château doit accueillir des séminaires et des événements. Le groupe prévoit la construction de logements et de confier la gestion des 133 hectares de bois au conseil départemental des Yvelines, qui en deviendrait propriétaire, selon le ministère.