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Vœux de Jeunes agriculteurs

2021, une « année charnière » pour l’installation, prévoit JA


TNC le 21/01/2021 à 15:03
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Réforme de la Pac, enjeux climatiques, campagne de promotion du métier… L’année 2021 sera décisive pour le renouvellement des générations en agriculture, a estimé Jeunes agriculteurs lors de sa conférence de presse de rentrée, le 19 janvier.

Si l’installation a toujours été l’une des priorités de Jeunes Agriculteurs (JA), l’enjeu est d’autant plus crucial aujourd’hui que d’ici cinq ans, 45 % des agriculteurs français seront en âge de partir à la retraite, a rappelé JA le 19 janvier. 2021 sera donc, pour le syndicat, une « année décisive pour l’installation ».

Un projet pour la Pac

Premier levier, important cette année, la réforme de la Pac. Ainsi, JA demande à sanctuariser au moins 4 % des aides directes pour l’installation, explique Guillaume Cabot, vice-président de JA. Un soutien qui peut passer par la majoration des aides jeunes agriculteurs du premier pilier, ou par les aides à l’installation (deuxième pilier).

La Pac devra également permettre de sécuriser le revenu des agriculteurs, en renforçant les outils assurantiels dans le cadre du règlement omnibus, mais aussi via un fonds de mutualisation plus abondant et, peut-être, « un dispositif de correction forte des variations des cours des matières premières à l’échelle de l’Europe, pour lisser l’ensemble des cours », précise également Guillaume Cabot. Des rencontres avec les Régions, qui vont être autorité de gestion sur les aides à l’installation, ont d’ores et déjà été organisées.

Enfin, pour répondre à la demande des citoyens, des investissements favorisant le développement des énergies renouvelables, la protection des ressources, mais aussi encourageant les démarches collectives pour rémunérer les services environnementaux sont nécessaires.  

La protection du foncier toujours essentielle

Si la loi foncière reste attendue mais peu visible à l’horizon, JA rappelle ses propositions pour stopper l’artificialisation des terres agricoles. « Le foncier est l’une des phases de l’installation les plus coûteuses », souligne Basile Faucheux, vice-président de JA, qui cite plusieurs leviers d’action : améliorer la transparence sur la transmission des parts de société, mettre en place un lien avec l’actif pour faire en sorte que les jeunes soient encore plus prioritaires qu’aujourd’hui dans l’accès aux terres, limiter les construction sur les terres agricoles et favoriser les friches, les terres en déprises, etc. Le syndicat rappelle aussi son opposition au photovoltaïque au sol, qui « est une forme d’artificialisation », et souhaite un point sur la méthanisation.

Être acteur contre le changement climatique

Par ailleurs, si les travaux de la convention citoyenne pour le climat laissent JA un peu perplexe, le syndicat n’en partage pas moins certains constats et se mobilise pour faire de l’agriculture une solution au réchauffement climatique. Présent au sein du conseil d’administration de France carbone agri, JA a également travaillé avec le ministère, dans le cadre du plan de relance, sur le bon bilan carbone, un diagnostic proposé à tous les jeunes installés.

Promouvoir le métier et l’agriculture de demain

Enfin, pour attirer les jeunes, la communication sera cruciale cette année. Bien que le Salon de l’agriculture, rendez-vous important entre les agriculteurs et le grand public, ne puisse pas se tenir cette année en raison de la crise sanitaire, JA proposera des évènements virtuels pendant la dernière semaine de février.

JA mise également sur la campagne de communication, dans un esprit proche de celle des métiers de l’artisanat ou de celle de l’armée, dotée de 10 millions d’euros dans le cadre du plan de relance, pour « susciter des vocations », indique Samuel Vandaele, président de JA. Ce dernier espère que la campagne verra le jour au moment où les jeunes doivent choisir leur orientation professionnelle, vers mai-juin.  

Enfin, JA travaille de son côté à adapter son syndicalisme aux attentes des adhérents et des agriculteurs. Le nouveau slogan, « Demain se construit aujourd’hui », entend mettre en avant « l’intérêt de venir s’engager chez JA pour être acteur de l’agriculture que les jeunes veulent voir demain » insiste Arnaud Gaillot, secrétaire général de JA. Le syndicat va également accentuer son activité prospective sur des dossiers économiques, et finalise l’écriture d’un livre blanc avec son fonds de dotation, Terres innovantes, sur l’innovation en agriculture, précise encore le président de JA.