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À Tours

Un an de prison ferme requis contre un vendeur illégal de glyphosate


AFP le 24/05/2023 à 09:53

Le parquet a requis mardi 18 mois d'emprisonnement, dont six avec sursis, lors du procès devant le tribunal correctionnel de Tours d'un quadragénaire soupçonné d'avoir revendu illégalement des milliers de litres de glyphosate, un herbicide controversé.

L’homme, résidant en en Thaïlande et absent à l’audience, est accusé d’avoir vendu plus de 9 000 litres de glyphosate à des particuliers, entre janvier 2020 et décembre 2022, encaissant au passage environ 170 000 euros. « Il a agi pour l’appât du gain.

Il a tout fait pour noyer le poisson et exposait ses acheteurs à des produits interdits aux particuliers depuis 2019, dangereux, venus d’Espagne ou d’Italie sans notice d’explication », a dénoncé la substitut de la procureure de la République, Stéphanie Clément-Bornet, avant de requérir aussi un mandat d’arrêt et 10 000 euros d’amende.

« 3 700 hectares de parcelles ont été polluées à cause de son produit. C’est un fait grave qui mérite plus qu’une petite tape dans le dos », a estimé de son côté Me Philippe De Castro, avocat de l’association Générations Futures, qui s’était constituée partie civile.

Pour la défense, Me Carmello Vialette n’a pas nié l’intention mercantile de son client, avançant que l’ancien coach sportif, âgé de 45 ans, avait vu ses affaires dans le domaine des salles de sport s’effondrer à cause de la crise sanitaire. « Je ne veux pas qu’il soit sacrifié sur l’autel de l’exemple. Pour quelles raisons le fournisseur espagnol n’est-il pas inquiété ? Les sites de vente en ligne ne sont pas là, pourquoi ? », s’est-il interrogé.

« Le parquet a préféré être faible en n’attaquant pas les forts. Et être dans la facilité, en s’attardant sur mon client. Qu’il soit condamné oui, mais il faut ramener à sa juste proportion ce qu’il a fait », a-t-il plaidé. Le tribunal rendra sa décision le 15 juin.