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Abattoir d'Alès

Trois amendes de 400 euros pour le directeur


AFP le 08/04/2019 à 14:04

Le directeur de l'abattoir d'Alès (Gard) a été condamné lundi à trois amendes de 400 euros par le tribunal de police d'Alès après la diffusion d'une vidéo de l'association L214 sur la souffrance animale ayant eu un retentissement national en octobre 2015.

C’est avec ces images clandestines dans l’abattoir municipal d’Alès qu’avait débuté la dénonciation d’une série de scandales sur les pratiques d’abattage en France. Le tribunal de police a par ailleurs déclaré irrecevables les constitutions de parties civiles de plusieurs associations dont L214 et l’Alliance Anticorrida. « Ce sont vraiment des peines dérisoires par rapport aux souffrances des animaux » et « ce n’est absolument pas dissuasif pour les autres abattoirs », a déploré la porte-parole de L214 Brigitte Gothière auprès de l’AFP. « La justice a envoyé aujourd’hui un message d’impunité qui normalise la maltraitance dans les abattoirs », a réagi lundi auprès de l’AFP Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anticorrida qui demande que le gouvernement instaure le contrôle vidéo obligatoire, au lieu d’avoir recours au volontariat des directeurs d’abattoirs, ne serait-ce que pour protéger les opérateurs d’éventuels dérapages. « « La montagne a accouché d’une souris » : c’est possible mais c’est le droit », avait souligné lors de l’audience, le 11 février, le procureur de la République d’Alès François Schneider, en reprenant l’une des critiques acerbes des avocats des associations de défense des animaux. Il avait requis « le maximum prévu », soit trois amendes de 750 euros contre Jack Pagès, directeur de l’abattoir pour des pièges équin et bovin inadaptés et une absence de protection visuelle pour les ovins en attente d’abattage.

Le procureur avait assuré que seules trois infractions sur les 175 relevées au cours de l’enquête avaient pu être poursuivies en raison notamment du fait que les vidéos n’avaient pu être datées et que la prescription s’appliquait alors à la plupart des infractions, notamment pour les maltraitances et actes de cruauté. « Aujourd’hui cela tient carrément du miracle qu’une audience se tienne avec ces trois contraventions de quatrième classe », pour « des infractions qui ont perduré jusqu’au dépôt de plainte », avait-t-il souligné. Jack Pagès, ancien boucher abatteur, et directeur de l’abattoir municipal depuis 1997 avait nié à la barre les trois infractions, estimant que les installations étaient conformes.