Accéder au contenu principal
Interdiction du Roundup Pro 360

L’Anses « conteste toute erreur d’appréciation »


AFP le 18/01/2019 à 09:00
anses-agri-mutuel-690x389 (002)

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) « conteste toute erreur d'appréciation » après l'interdiction par la justice du Roundup Pro 360, herbicide à base de glyphosate, indique-t-elle dans un communiqué jeudi.

Le tribunal administratif de Lyon a annulé mardi l’autorisation de mise sur le marché de ce produit, estimant qu’il devait « être considéré comme une substance dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé ». Et les juges ont clairement mis en cause l’ Anses, organisme chargé d’attribuer ces autorisations en France, estimant qu’elle avait « commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution » en autorisant ce produit le 6 mars 2017. Elle «  conteste toute erreur d’appréciation dans l’application de la réglementation nationale et européenne » mais n’a toutefois pas encore décidé si elle ferait appel de cette décision, précise une porte-parole à l’AFP.

La décision du tribunal était à effet immédiat. Il est donc désormais interdit de vendre, distribuer et utiliser du Roundup Pro 360, produit du géant de l’agrochimie américain Monsanto, filiale de l’allemand Bayer depuis 2018. Bayer n’a pas encore précisé non plus s’il faisait appel.

Ce désherbant, essentiellement utilisé en viticulture, ne représente que 2 % des ventes de glyphosate sous la marque Roundup en France. Pour autant, les défenseurs de l’environnement espèrent que la décision ait un effet domino sur les autres produits à base de glyphosate, au moment où le débat fait rage en France et en Europe sur la potentielle dangerosité de ce principe actif du Roundup.

En novembre 2017, l’Union européenne avait renouvelé son homologation pour cinq ans, mais le président Emmanuel Macron s’est engagé à le bannir en France d’ici à 2021. D’ailleurs l’Anses rappelle que « dès 2016, elle a été la première autorité nationale à retirer les autorisations de mise sur le marché de 126 produits à base de glyphosate contenant un coformulant potentiellement génotoxique ». Et elle «  réévalue actuellement l’ensemble des produits à base de glyphosate commercialisés en France et est pleinement engagée dans l’évaluation des alternatives à l’usage du glyphosate, conformément aux engagements du gouvernement. »