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Bayer s’envole, dopé par les espoirs de transaction sur le glyphosate


AFP le 09/08/2019 à 13:50

Le titre Bayer s'envolait vendredi en Bourse, dopé par des informations de presse selon lesquelles le groupe est prêt à solder par la négociation les 18 400 requêtes visant l'herbicide au glyphosate de sa filiale Monsanto aux Etats-Unis.

Vers 8 h 40 GMT, l’action Bayer grimpait de 7,35 % à 67,63 euros à la Bourse de Francfort, où le Dax cédait 0,58 %. Le titre a même brièvement gagné plus de 11 % après deux séances boursières déjà fastes.

Le groupe chimique et pharmaceutique allemand pourrait offrir jusqu’à 8 milliards de dollars aux requérants pour s’éviter de futurs procès liés au glyphosate, alors qu’il en a déjà perdu trois en Californie, affirme l’agence Bloomberg sur la foi d’une source proche du dossier.

Sollicité par l’AFP, Bayer indique « ne pas commenter les rumeurs », et renvoie vers ses dernières déclarations sur le sujet le 30 juillet, à l’occasion de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre. Le groupe avait réaffirmé son intention de faire appel des trois premières condamnations, s’appuyant sur des centaines d’études favorables et l’aval des régulateurs du monde entier depuis la mise sur le marché de l’herbicide au glyphosate au milieu des années 1970.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l’OMS, a en revanche considéré en 2015 que le glyphosate était « probablement cancérigène », un point central des procédures. Il s’agit néanmoins d’une évaluation de la dangerosité du produit dans l’absolu, et non du risque lié à une exposition aux doses courantes.

Fin juillet, Bayer avait également promis de « s’engager activement » dans la médiation décidée fin mai par un juge de San Francisco, mais « n’envisagera un règlement amiable que s’il est financièrement raisonnable », avait averti le patron Werner Baumann.

En juin et alors que le titre Bayer avait perdu 40 % en Bourse depuis le rachat de Monsanto un an plus tôt, les analystes de la banque Berenberg misaient sur un chèque proche d’un million de dollars par requérant, ce qui portait alors la facture à une dizaine de milliards d’euros.

Cité par l’agence allemande DPA, Markus Mayer de Baader Bank penchait plutôt il y a quelques semaines pour un accord compris dans une fourchette de 15 à 20 milliards d’euros. D’autres analystes voient Bayer persister dans une longue et coûteuse bataille judiciaire jusqu’à la Cour Suprême. Le groupe de Leverkusen a pris en juin 2018 le plus grand pari de son histoire en rachetant pour 63 milliards de dollars le spécialiste américain des semences et pesticides Monsanto, misant sur le recours croissant à la chimie pour nourrir la planète.