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Toxicité des produits phytosanitaires

Bayer fait le choix d’ouvrir son nouveau labo au public


AFP le 27/09/2019 à 09:15

Le groupe Bayer a inauguré jeudi à Lyon son nouveau laboratoire d'analyse de résidus phytosanitaires qu'il entend ouvrir ponctuellement au public pour éclairer un débat « parfois irrationnel » sur les produits chimiques utilisés en agriculture.

Ce laboratoire est implanté sur le site de La Dargoire, le centre de recherche de l’entreprise allemande sur les maladies des plantes provoquées par les champignons et les moisissures (rouille, mildiou, oïdium ou pourriture grise…)

D’un coût de 2,8 millions d’euros, il porte à 65 millions d’euros le montant total des investissements consentis par Bayer sur ce site, repris à l’ex-groupe Rhône-Poulenc, depuis douze ans.

Les lieux ont été conçus pour que des groupes – agriculteurs, étudiants ou scientifiques – « puissent venir sans déranger les chercheurs au travail », a expliqué la directrice du centre Rachel Rama. Sur ce même site, Bayer a inauguré il y a deux ans un centre d’innovation, « porte ouverte » sur le centre de recherche. Ce dernier a accueilli 1 300 visiteurs pour sa première année.

« En permettant aux gens de voir ce que nous faisons, nous voulons démythifier nos recherches », a expliqué le responsable mondial de la recherche de l’activité « Cropscience » Bob Reiter. « Nous voulons permettre un débat plus serein et aussi plus scientifique » sur l’agrochimie, a relevé la directrice de la communication du groupe Lise Lemonnier, alors que Bayer est régulièrement visé par les écologistes, notamment depuis son rachat de l’américain Monsanto.

Par souci de transparence, le groupe met aussi en ligne le résultat de ses analyses. Les installations inaugurées jeudi utilisent des équipements de pointe pour déterminer les quantités résiduelles de pesticides subsistant dans les produits agricoles frais ou transformés.

Pour obtenir une autorisation de mise sur le marché pour une molécule nouvelle, Bayer doit en effet faire la preuve que son produit aura pratiquement disparu au moment de la commercialisation de la céréale, du légume ou du fruit traité. Pour des radis, les résidus chimiques ne peuvent dépasser 0,03 milligramme par kilogramme. C’est un peu comme détecter la présence de 12 morceaux de sucre dilués dans une piscine olympique, a expliqué un des responsables du laboratoire, Dominique Rosati.