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Étude Inrae

« La méthanisation a des impacts environnementaux majoritairement bénéfiques »


TNC le 10/12/2021 à 17:05
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Au 1er novembre 2021, 333 unités de méthanisation injectaient leur production de biométhane dans les réseaux gaziers. (©TNC)

Une étude de l’Inrae sur la méthanisation publiée en novembre, conclut à « des impacts environnementaux majoritairement bénéfiques ou neutres ».

Quel est l’impact de la méthanisation agricole sur l’environnement ? C’est la question à laquelle des chercheurs de l’Inrae, mandatés par GRDF, ont répondu dans une étude basée sur l’analyse du cycle de vie (ACV). Ils concluent à « des impacts environnementaux majoritairement bénéfiques ou neutres pour la méthanisation ».

Pour cela, ils ont comparé deux scénarios : l’un avec méthanisation et l’autre sans, dans deux systèmes différents, polyculture et élevage. Les trois fonctions de la méthanisation ont été intégrées dans cette étude : la production d’énergie, la gestion des effluents et la fertilisation des sols. Dans le scénario sans méthanisation, ont donc été pris en compte « l’utilisation du gaz naturel du réseau, l’emploi d’engrais industriels traditionnels et une gestion classique des effluents sur l’exploitation agricole », indiquent les chercheurs, afin de comparer des systèmes avec des fonctions et services équivalents. 16 indicateurs clés ont été choisis pour effectuer ce bilan environnemental.

Les 16 indicateurs ACV utilisés : changement climatique, destruction de la couche d’ozone, formation d’ozone photochimique, particules fines, acidification, eutrophisation terrestre, épuisement des ressources énergétiques (fossiles et nucléaires), radiation ionisante, toxicité humaine avec effets cancérigènes et non cancérigènes, eutrophisation eau douce, eutrophisation marine, écotoxicité eaux douces, occupation des terres, épuisement des ressources en eau, épuisement des ressources métalliques et minérales.

Des résultats favorables à la méthanisation

Il ressort de cette étude que la méthanisation « montre de meilleures performances sur 7 indicateurs pour le scénario « culture » et 9 indicateurs pour le scénario « élevage », notamment une amélioration de 60 à 85 % pour le changement climatique, l’épuisement des ressources énergétiques et la destruction de la couche d’ozone. Pour 5 indicateurs, les écarts ne sont pas significatifs. Les performances en retrait sur plusieurs indicateurs s’expliquent notamment par un recours accru à l’énergie électrique, nécessaire au procédé de méthanisation. À noter que l’analyse détaillée des résultats montre que la qualité des eaux n’est pas dégradée localement », résument les chercheurs.

L’étude souligne également l’importance de la mobilisation des Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) pour que le bilan environnemental de la méthanisation reste positif. Elles permettent en effet d’éviter l’érosion, de recycler des éléments minéraux en cas de restitution de digestat ou encore de stocker du carbone dans les sols.