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Gaec de la Borie Alte (12)

Un système d’exploitation adapté à l’AOP Laguiole


TNC le 23/11/2020 à 06:03
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Avec un lait transformé en fromage sous l'AOP Laguiole, Benoit Rozière a su adapter son système au cahier des charges et à son territoire. Cela passe par le pâturage mais aussi la race du troupeau et la rotation des cultures.

Benoit Rozière est éleveur laitier en AOP Laguiole dans l’Aveyron. Pour obtenir un lait de haute qualité fromagère, il mise sur l’herbe (au pâturage comme pour le foin), mais aussi sur le troupeau en ayant choisi la race Simmental, « la plus adaptée au système » selon lui. Il témoigne dans la vidéo ci-dessous :

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Le pâturage au cœur du système

« Dans l’AOP Laguiole, l’ensilage est interdit. Ainsi, nos vaches sont nourries à l’herbe, en pâture les deux tiers de l’année ou en foin séché en grange l’hiver. » Les vaches reçoivent également des concentrés, à hauteur de 900 kg/VL/an, soit environ 150 g/l. Il s’agit d’un mélange de céréales produites sur l’exploitation + des tourteaux achetés à l’extérieur (10 t au total pour les vaches laitières et les génisses de renouvellement).

GAEC de la Borie Alte (Aveyron) en quelques chiffres :
– 75 ha de SAU (65 ha de prairies + 10 ha de céréales)
– 4 UTH
– 46 VL Simmental et 3 Aubrac
– 260 000 l/an dont la moitié transformée à la ferme et l’autre moitié en laiterie
– AOP Laguiole

Benoit a instauré le pâturage tournant dynamique. « On a 65 ha de prairies dont 50 ha de prairies temporaires en rotation avec une céréale qui revient tous les 5 ans. On choisit des mélanges orientés pour le pâturage avec du ray-grass anglais, de la fétuque, du dactyle ou de la fléole, et des trèfles blancs et/ou violets. Sur les prairies de fauche en revanche, on mise sur la fétuque, le dactyle ou la fléole, et de la luzerne. »

Pour les parcelles en rotation, les éleveurs sèment un couvert après la moisson et misent plutôt sur l’implantation de prairie au printemps suivant sous couvert d’avoine/vesce. « Avec des prairies de longue durée, on parvient à faire des céréales propres et se passer d’herbicides et fongicides. »

À lire à ce sujet : Semer sous couvert pour contourner la sécheresse

La Simmental : une race mixte adaptée au système

« Le cahier des charges de l’AOP nous impose d’avoir des vaches de race Simmental ou Aubrac. Nous avons choisi la Simmental pour ses qualités fromagères. Au niveau de la fabrication, on ne pasteurise pas et on n’écrème pas le lait. La Simmental nous permet d’avoir un taux de matière grasse qui se rapproche de la matière protéique, un avantage pour nous. Un autre atout : elle a un taux cellulaire relativement bas ; elle a un lait de très bonne qualité. »

Autre aspect : la mixité de la race, permettant une bonne valorisation de la viande. « C’est une race rustique qui est bien adaptée à notre conduite, avec une alimentation basée sur l’herbe, soit moins dense énergétiquement. »

L’éleveur confie ses prochains projets comme l’accueil d’un nouvel associé d’ici la fin de l’année pour remplacer un départ à la retraite dans le Gaec. Autre objectif : réduire encore un peu plus la quantité de concentrés.

L’éleveur est aussi en pleine réimplantation de haies et de prés vergers. Cette partie a d’ailleurs fait l’objet d’une seconde vidéo dédiée aux bocages :

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