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Coûts de production

Un indicateur de prix de revient de la viande bovine enfin validé par Interbev


TNC le 01/02/2019 à 12:58
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Les représentants de l’interprofession bovine ont trouvé un accord jeudi 31 janvier 2019 sur une méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient de la viande bovine. Pour une vache allaitante, cet indicateur s’établit à 4,64 €/kg.

Les représentants de la section bovin d’Interbev ont validé, jeudi 31 janvier 2019, la méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient pour la viande. Cette méthode, basée sur le réseau Inosys, déjà validée par l’Observatoire de la formation des prix et des marges, « est qualifiée de robuste par le médiateur des relations commerciales agricoles lui-même », expliquent la FNB et Jeunes agriculteurs dans un communiqué.  Les principaux groupes industriels privés et coopératifs, regroupés dans la fédération Culture viandes (Bigard, Elivia, Sicavyl, Arcadie…), se sont cependant abstenus sur cette décision.

Le calcul établit l’indicateur de prix de revient (en l’appliquant par exemple aux chiffres de la conjoncture second semestre 2017) à 4,64 €/kg équivalent carcasse pour une vache allaitante, 5,08 € pour une génisse, 4,50 € pour un jeune bovin et 3,08 € du kilo vif pour un broutard.

Pour la vache allaitante, cet indicateur est supérieur de 1 € aux prix pratiqués actuellement. Il intègre les différents postes de charge et une rémunération de l’éleveur basée sur deux Smic.

« Pour chaque catégorie, l’indicateur sera réactualisé tous les six mois pour prendre en compte l’évolution des charges des éleveurs », en fonction de l’indice Ipampa de l’Institut de l’élevage. « Une fois par an, il sera également réactualisé au regard des évolutions des soutiens de la Pac », précise les syndicats.

Quid de la prise en compte de l’indicateur dans les contrats ?

« Il faut maintenant, et de façon concrète et opérationnelle, construire une contractualisation avec une formation du prix en marche avant pour que l’agriculteur ne soit plus la variable d’ajustement. Il appartient désormais aux acteurs économiques, dans le cadre de leur négociations commerciales, de définir la méthode d’élaboration du prix s’appuyant sur cet indicateur pour prendre en compte le prix de revient des éleveurs » commentent la FNB et JA.

De son côté, la Coordination rurale veut rester très prudente. « Il serait bien naïf de crier victoire. Les membres d’Interbev doivent encore s’accorder sur la manière dont cet indicateur sera diffusé, et surtout discuter de sa pondération par des indicateurs de marché. Cette pondération risque de diluer fortement les coûts de production. De plus, la CR regrette que cet indicateur ne soit utilisable que dans les contrats écrits, et qu’aucune réflexion ne soit menée sur la rémunération des éleveurs hors contrat. »

Même scepticisme de la part de la Confédération paysanne. « Nous ne sommes pas dupes de cet accord à minima. La filière bovine est une filière où les industriels n’acceptent de contractualiser que sur une part infime des volumes, donc ce dispositif sera très peu opérant », réagit le syndicat.  « Quant à son utilisation pour déterminer si un prix est « abusivement bas », les juges devront aussi tenir compte du prix de marché avant de déterminer si les pratiques des acheteurs sont effectivement abusives… et donc passibles de condamnation ! »