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Production laitière

Un début d’année au ralenti pour la collecte française


TNC le 19/03/2021 à 11:59
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Réduction des tailles de cheptels, hiver plus rigoureux, prix de l'aliment élevé, prix du lait peu incitatif... En ce début d'année 2021, la production laitière française tourne au ralenti, tout comme le reste de l'Europe. Dans les autres grands bassins laitiers pourtant, ce début d'année est plutôt dynamique.

[Vidéo] Tendance lait Idele mars 2021 :

Coup de frein pour la collecte française et européenne

« En janvier, les collectes françaises et européennes ont fortement reflué », affirme Gérard You, chef du service économique des filières à l’Idele. Les causes sont multiples : cheptels réduits, prix du lait peu incitatifs, hiver plus rigoureux qu’en 2020, et aliments du bétail plus onéreux.

Il explique : « Le tassement de la collecte laitière a mécaniquement entrainé un ralentissement des fabrications de beurre et de poudre de lait. Avec des stocks de produits de reports au plus bas début 2021, les cours des ingrédients laitiers ont vivement réagi à la hausse, d’autant que la demande internationale demeure ferme. »

Jusqu’à – 2 % de cheptel sur l’année.

Mais l’expert se veut rassurant : « Après un début poussif, la production laitière devrait se rétablir normalement ce printemps puis retrouver le chemin de la croissance au second semestre avec de bonnes conditions climatiques et économiques. » Pour autant, la diminution du cheptel se poursuivra sur l’année (entre -1,5 et -2 %). « Auquel cas, la production annuelle française pourrait au mieux se maintenir, voire légèrement reculer. »

Même constat chez nos voisins allemands et néerlandais ou la production pourrait marquer le pas. La collecte de l’UE-27 a ainsi reculé de presque -1 % en janvier 2021, sa plus forte baisse depuis 2 ans. Pour autant, Gérard You explique que « la production progressera dans presque tous les autres états membres, mais probablement moins vite qu’en 2020. Au plus, on aura +1 % par rapport à l’an dernier. Et ce rythme dépendra de la météo et surtout de l’ampleur du déficit hydrique de l’été, mais aussi de l’évolution des marchés des produits laitiers, ainsi que celui des grains au second semestre. »

Une production dynamique aux États-Unis et en Océanie

La production laitière demeure quant à elle dynamique dans les autres grands bassins exportateurs (hors UE-27), notamment aux États-Unis avec la hausse du cheptel (effectif le plus élevé depuis 25 ans à 9,45 millions de vaches) et en Nouvelle-Zélande grâce aux retours des pluies notamment.

Globalement, cette production est tirée par des prix des produits laitiers en hausse et/ou par des soutiens publics importants. Pour autant, l’évolution sur le reste de l’année devrait dépendre de la levée des mesures sanitaires aux États-Unis et des conditions météorologiques en Océanie.