Accéder au contenu principal
Protéines végétales

Un contexte porteur pour la luzerne déshydratée


TNC le 19/01/2022 à 09:40
fiches_Luzerne_fauchee_24303-1200px

Luzerne de France a tenu le 18 janvier son point presse annuel. (©TNC)

Fermeté des marchés, maintien de la demande en protéines végétales… La luzerne déshydratée peut miser sur des perspectives 2022 positives, sous réserve d’une météo suffisamment favorable. La nouvelle Pac devrait par ailleurs conforter le dynamisme de cette production.

Après une année 2020 désastreuse, la campagne passée s’est avérée meilleure pour la luzerne déshydratée, avec une production de 760 000 tonnes (+ 15 %). Néanmoins, il s’agissait à nouveau d’une année atypique, avec des conditions météo humides qui ont perturbé les chantiers : retard au démarrage, 14 jours d’arrêt en juillet, et une quatrième coupe qui n’a pas pu être réalisée sur toutes les surfaces. Cette année témoigne d’un « bon dynamisme », estime Yann Martinet, directeur de Luzerne de France, avec entre 69 000 et 70 000 hectares dédiés à la déshydratation sur 330 000 ha toutes utilisations confondues.

Un marché ferme qui devrait se maintenir

Côté marché, « on sent que la tendance haussière est là et plutôt solide », commente Pierre Bégoc, directeur général de Desialis, la structure commerciale de la filière. La demande en protéines ne s’érode pas, et le décrochage de la collecte laitière « permet aux prix de se stabiliser », précise-t-il. À un contexte tendu sur l’ensemble des matières premières s’ajoute, pour la luzerne, un niveau de stocks au plus bas puisque ces derniers ont été sollicités en 2018, 2019 et 2020.

« Les fondamentaux porteurs se confirment », ajoute-t-il, mettant en avant les atouts de la luzerne en matière de bien-être animal et d’environnement (contribution à la biodiversité, production locale). Cependant, l’augmentation des coûts de l’énergie reste un point d’attention.

Décarbonation : des objectifs atteints

Autre point positif pour l’avenir de la luzerne déshydratée, l’avancée de son processus de décarbonation. Le plan Luzerne 2026 ambitionne de réduire de deux tiers, par rapport à 2012, les émissions de CO2, et de 90 % par rapport à 2005. La filière a déjà fortement progressé, puisque les émissions nettes totales sont passées de 740 000 tonnes de CO2 en 2005 à moins de 140 000 tonnes en 2020, indique Yann Martinet. « D’ici 2025-2030, resteront 60 à 80 000 tonnes qui seront sans doute effacées par d’autres projets en interne », précise-t-il. En 2020, une tonne de luzerne déshydratée induisait l’émission de 0,2 t de CO2 fossile contre 0,396 t en 2012. 

Le plan France relance, mis en place suite à la crise sanitaire en 2020, devrait faciliter la fin de cette transition, puisque Luzerne de France a déposé 17 dossiers – tous retenus – qui permettront entre autres d’équiper de nouvelles lignes en injecteurs biomasse.

Des outils d’accompagnement dans la future Pac

Enfin, la future Pac 2023-2027 devrait également soutenir la production de luzerne déshydratée, salue Eric Masset. Le plan stratégique national, actuellement en cours d’examen à Bruxelles, prévoit la reconduction de l’aide couplée. 

Par ailleurs, les écorégimes mis en place par la réforme et auxquels la luzerne, source de diversification, permet d’accéder, « vont permettre à la luzerne de maintenir voir d’augmenter ses surfaces », indique Eric Martinet.

Enfin, dans le cadre de l’élargissement des programmes opérationnels, jusqu’à 34 M€ d’aides seront disponibles pour subventionner les investissements destinés à développer les plantes riches en protéines.