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Filière roquefort

Un abattoir aveyronnais dénoncé par L214


AFP le 24/06/2020 à 11:46

L'association de défense des animaux L214 a dénoncé mercredi les pratiques d'un abattoir industriel de l'Aveyron et porté plainte pour « sévices graves envers des animaux », des agneaux issus de la filière de production du fromage roquefort.

L214 demande la « fermeture d’urgence de l’abattoir », Arcadie Sud-Ouest, près de Rodez, qui selon elle « présente de graves problèmes structurels et des pratiques d’abattage grandement déficientes », selon un communiqué. En 2016, les services vétérinaires avaient déjà constaté des « non-conformités majeures » pour l’étourdissement et la mise à mort des ovins dans cet abattoir. Sollicité par l’AFP, l’abattoir n’a pas répondu dans l’immédiat.

Selon l’association, « un agneau est abattu toutes les 10 secondes » dans cet établissement « où les pratiques d’abattage sont totalement défaillantes ». Sur la vidéo, on voit notamment des agneaux égorgés à vif à une cadence rapide. « Ils sont égorgés à vif (abattage rituel) ou, théoriquement, étourdis avant d’être saignés. L’étourdissement des agneaux se fait par électrocution, mais les mauvaises pratiques et les cadences infernales entraînent la saignée et l’accrochage d’agneaux encore totalement conscients », selon L214.

L’association demande aussi à la Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de roquefort la « modification du cahier des charges de l’appellation d’origine « roquefort » . Actuellement rien n’est exigé pour les agneaux ». La Confédération a répondu que « le bien-être animal est au cœur du cahier des charges de la filière roquefort au travers de multiples critères comme le pâturage, la place en bergerie, l’autonomie alimentaire ». Mais « l’élevage des agneaux issus du bassin laitier, constitue une filière à part entière, indépendante », ajoute la Confédération. Aussi « si L214 met au jour des pratiques inacceptables, la filière roquefort saura le cas échéant prendre position », insiste-t-elle.

Pour le député LREM de la Creuse, lui-même agriculteur, Jean-Baptiste Moreau, « il faut traquer et condamner sévèrement les dysfonctionnements mais on n’a pas attendu L214 pour fermer les abattoirs où il y a des mauvais traitements ». « Le bien être animal est un prétexte pour L214 qui veut en réalité l’interdiction de toute consommation de viande », a-t-il ajouté sur Twitter.

Pour produire le lait qui sera transformé en roquefort, les brebis doivent donner naissance à des agneaux. Selon L214, sur plus d’un million d’agneaux nouveaux-nés chaque année, seuls un quart sont gardés pour renouveler le cheptel, les autres étant envoyés dans des élevages intensifs puis à l’abattoir.