Accéder au contenu principal
Pâturage

Tous les conseils pour réussir sa mise à l’herbe


TNC le 16/02/2021 à 08:49
fiches_paturage-1

La mise à l'herbe se prépare pour beaucoup. Préparation des parcelles, déprimage, transition alimentaire, planning de pâturage... C'est le moment de lister les quelques points essentiels pour assurer une bonne saison de pâturage.

La saison de pâturage 2021 est déjà lancée pour certains dans le Grand Ouest, tandis que d’autres préparent encore les parcelles. Si les 200°C jours ont été atteints quasiment partout, ce qui signifie que la levée de dormance de l’herbe est activée, chacun va à son rythme guidé par les conditions météorologiques de son territoire.

Préparer la mise à l’herbe

Avant de lâcher les vaches, quelques petites vérifications s’imposent :

  • vérifier les clôtures, les chemins d’accès et les points d’eau ;
  • évaluer la portance du sol (en règle générale, on dit qu’un coup de talon dans la prairie ne devrait pas laisser une trace de plus d’1,5 cm de profondeur) ;

C’est notamment ce que contrôle Vincent en Bretagne qui a pu sortir son troupeau tôt en saison mais qui n’hésite pas à le rentrer lorsque les conditions ne sont pas bonnes :

  • et si possible, anticiper une à deux semaines avant la sortie en parant les pieds des vaches pour faciliter leurs déplacements.

Le premier tour correspond au déprimage. L’objectif est clair : retirer la végétation morte de l’hiver et faire taller les graminées pour obtenir des repousses vigoureuses. Cela permet aussi de créer un décalage de pousse entre les parcelles.

Il faudra alors respecter les hauteurs d’entrée et de sortie de parcelle. On parle alors de 8 cm en moyenne pour l’entrée contre 5 cm en sortie (1 500 kg de MS/ha). En dessous, le pâturage sera trop ras et ralentira la croissance pour le prochain tour. À l’inverse, quitter la parcelle avec trop de résiduels va générer des refus qui seront ensuite difficiles à éliminer.

Réaliser un planning de pâturage

Pour ne pas se retrouver à court d’herbe en plein été, la planification est primordiale. Pour ce faire, il faut prendre en compte la durée de rotation (c’est à dire le temps nécessaire avant de refaire pâturer une parcelle) et le besoin des animaux. Ces deux éléments permettent alors de déterminer le nombre et la taille des paddocks dans un système de pâturage tournant.

Si le planning est bien ficelé, au printemps (vers avril ou mai), il est possible de se sentir dépassé par la pousse de l’herbe. En effet, à cette période, la croissance de l’herbe est telle qu’elle devient supérieure aux besoins du troupeau. C’est à ce moment qu’il sera intéressant d’écarter certaines parcelles du circuit pour les faucher. Mais attention ! Une fois écartées, rien ne presse, mieux vaut attendre pour les récolter car on sera peut-être content de les retrouver en cas de mauvaise période en plein été.

Gare aux troubles digestifs, faites une transition

Comme le martelait Yan Mathioux, nutritionniste indépendant, dans un précédent article : « il ne s’agit pas seulement d’ouvrir une barrière, il faut quand même penser à la transition alimentaire. »

Il parle alors de trois semaines environ avec une sortie de 2h30 maximum le premier jour en réduisant la ration à l’auge de quelques parts seulement. La flore microbienne doit pouvoir s’acclimater en douceur. La plage horaire de pâturage sera augmentée progressivement jusqu’à atteindre l’objectif fixé. « Si des diarrhées persistent, il faudra recaler la ration ou donner de l’argile (de 50 à 100 g/vache/j) afin de réduire l’excès d’azote soluble dans l’organisme », recommande-t-il.