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Justice

Refus de transporter de la volaille pour la chasse : relaxe pour P&O Ferries


AFP le 20/12/2018 à 11:30

La compagnie maritime P&O Ferries, poursuivie par deux sociétés d'exportation de volailles parce qu'elle refusait de transporter du gibier destiné à la chasse en Grande-Bretagne, a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais). Le tribunal a en outre condamné les sociétés Gibovendée et Envol de Retz à verser solidairement 5 000 euros à la compagnie, qui assure notamment les trajets transmanche, pour abus de constitution de partie civile et 10 000 euros au titre de l'article 800-2 du code de procédure pénale.

En juin, P&O a décidé de  ne plus transporter sur ses bateaux des animaux destinés à la chasse. Un coup dur pour les entreprises Gibovendée et Envol de Retz, pour lesquelles l’exportation de la volaille en Grande-Bretagne représentait en 2017 l’équivalent de 11,7 millions de livres de chiffre d’affaires (environ 13 millions d’euros). Les deux sociétés, spécialisées dans la reproduction de faisans et de perdrix, avaient attaqué la compagnie maritime pour « discrimination ». « Nous ne pouvons pas nier qu’une grosse partie de notre production est envoyée à des éleveurs qui l’utilisent comme gibier pour les parties de chasse. Mais notre activité est parfaitement légale », avait souligné le 6 décembre lors de l’audience le PDG de Gibovendée, Denis Bourasseau.

En 2015 déjà, Brittany Ferries avait décidé de cesser sa collaboration avec les exportateurs à la suite d’une vidéo publiée par la Ligue contre les sports cruels, qui dénonçait le sort des poussins, faisans et perdrix destinés à la chasse en Grande-Bretagne. « Si on perd tous nos transporteurs les uns après les autres, c’est la liquidation judiciaire », avait affirmé Me Alexandre Varaut, avocat de la partie civile. « À Gibovendée, cela représente 150 emplois et une quarantaine d’éleveurs ».