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Conjoncture laitière

Quand la géopolitique influence de plus en plus l’évolution du prix du lait


TNC le 25/09/2019 à 08:00
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Au-delà des fondamentaux – niveaux de production et de consommation de produits laitiers – le contexte géopolitique mondial impacte de plus en plus l’évolution des marchés du lait, et donc celle du prix du lait payé aux producteurs.

Quand les Etats-Unis et la Chine s’écharpent sur le plan commercial ou quand les dirigeants du Royaume-Uni tergiversent encore pour savoir si – et dans quelles conditions – il vont sortir leur pays de l’Union européenne, cela influence l’évolution du prix du lait. Selon Coralie Chenu, spécialiste des marchés laitiers et consultante chez Agritel, le contexte géopolitique mondial prend de plus en plus de poids dans l’évolution du marché des produits laitiers. « La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine impacte directement l’évolution des prix. La Chine important de très gros volumes de poudre de lait, habituellement des Etats-Unis, la guerre commerciale est plutôt bénéfique pour le bassin de production européen. »

Ce poids des enjeux géopolitiques dans l’évolution des prix des marchés laitiers est d’autant plus marqué en cet automne que les fondamentaux de marché – les niveaux de l’offre et de la demande – s’équilibrent. « Sur le plan mondial, les évolutions de production dans l’hémisphère nord compensent celles dans l’hémisphère sud ».

En Europe, une grosse incertitude demeure : quel est le niveau de stock de poudre de lait chez les industriels ? Souvenez-vous, l’Europe a bien écoulé ses stocks d’intervention courant 2018.

Le think tank Agriculture stratégie a d’ailleurs pointé du doigt une coûteuse stratégie d’écoulement des stocks qui aurait largement profité aux industriels.  Ces derniers ont pu racheter de la poudre à l’UE à bas prix tout en constituant des stocks de poudre plus fraîche. « Nous n’avons plus de stock public, donc visible et chiffrable. Les industriels ont constitué des stocks privés qu’il est impossible d’évaluer aujourd’hui », explique Coralie Chenu.