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Pâturage

Profiter du repos végétatif de la prairie pour préparer la prochaine saison


TNC le 19/12/2019 à 10:04
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Et si on prenait de bonnes résolutions prairiales pour 2020 ? Les spécialistes du Gnis rappellent : « la gestion des prairies ne doit pas être oubliée l'hiver. » Pâtures inondées, qui jaunissent ou surpâturées : c'est le bon moment pour observer les parcelles et anticiper la prochaine saison.

Les animaux sont rentrés mais ce n’est pas une raison pour ne plus s’occuper des prairies. C’est d’ailleurs le bon moment pour les observer et agir si besoin. Comportement des parcelles face à l’humidité, qualité de la flore, fertilisation… : les experts du Gnis font le point.

Prairies inondées et fortes pluies : faut-il créer des rigoles ?

« En période pluvieuse, il est intéressant de regarder le comportement de la prairie par rapport à la présence d’eau et de se poser les bonnes questions. Y en-a-t-il ? Est-elle stagnante ou au contraire ruisselle-t-elle en surface ? » La prairie est censée faciliter la pénétration de l’eau dans le sol mais si ce dernier est saturé, l’eau s’écoule en surface.

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Le curage des fossés et le drainage sont envisageables mais restent coûteux et soumis à une réglementation. En revanche, il est possible de créer des rigoles. Benoît Laffineur du Gnis explique : « Cette technique est peu coûteuse et a un impact positif sur la flore, avec notamment la réapparition du trèfle blanc. Une rigole reste en place pour trois à cinq ans. Si la prairie est actuellement submergée par quelques centimètres d’eau, c’est le moment de repérer les endroits dans lesquels il sera plus pertinent et efficace de réaliser ces rigoles. »

Une petite rigole permet à l’eau de migrer vers sa destination naturelle et favorise la bonne flore. (©Gnis)

Bien-sûr, il reste des cas exceptionnels d’inondations, où là, même un fossé, des drains ou des rigoles n’y font rien. C’est ce qui s’est récemment passé chez Christophe Guénon en Gironde où la Garonne a débordé :

Trop ou pas assez de résidus : broyer ou laisser reposer

Ni trop, ni pas assez, la quantité de résiduels est à surveiller. Surpâturage ou sous-pâturage, les deux situations sont préjudiciables. Les experts parlent souvent de 5 à 8 cm de hauteur de sortie.

Pour rappel, le surpâturage affaiblit la flore qui laissera plus de place aux adventices. Le sous-pâturage en revanche, provoquera un jaunissement de la végétation en place qui se transformera en paillage étouffant et préjudiciable pour le redémarrage au printemps. Dans ce cas, il faudra broyer le plus tôt possible pour ôter ces feuilles jaunes.

L’expert rappelle : « L’idéal est d’avoir une surface la plus plane possible pour une végétation gazonnante et non pas cespiteuse (en touffes). Les récoltes mécanisées n’en seront alors que facilitées. Si l’on constate des bosses, des mottes et des trous, il faut aplanir avec un rouleau ou une herse de prairie, et ceci au moment jugé opportun : lorsque le sol n’est ni trop humide ni trop sec. »

Chauler la prairie mais pas n’importe comment

Le repos végétatif est aussi le moment idéal pour effectuer un chaulage. Objectif, pH > 6,2, seuil au-dessus duquel le trèfle blanc se développe bien. Attention toutefois : remonter le pH doit se faire progressivement (0,5 point/an max, soit 1 t de CaO). Autre point de vigilance : ne pas rouler en tracteur sur de l’herbe gelée.