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Golfe de Gascogne

Prises accidentelles de dauphins : pas de fermeture de la pêche


AFP le 08/10/2020 à 09:50

La ministre de la mer a présenté mercredi de nouvelles mesures pour limiter les captures accidentelles de dauphins, écartant à ce stade une restriction de la pêche dans le golfe de Gascogne réclamée par les défenseurs de l'environnement.

Lors d’une réunion mercredi avec scientifiques, ONG et professionnels du secteur, Annick Girardin « a présenté un plan fondé sur l’amélioration des connaissances du phénomène, et ce avant d’envisager toute mesure de restriction de la pêche », a indiqué le ministère à l’AFP.

Ce plan prévoit notamment d’imposer des « pingers » (dispositifs acoustiques destinés à éloigner les cétacés) à tous les chalutiers concernés « durant toute l’année plutôt que quatre mois aujourd’hui ».

Il inclut également la présence d’observateurs sur les navires, l’expérimentation de caméras à bord et le renforcement du survol aérien « pour définir l’aire de distribution des populations de dauphins qui fréquentent le golfe de Gascogne ».

Ces dernières années, des centaines de dauphins se sont échoués sur les côtes atlantiques et les défenseurs de l’environnement estiment à plus de 10 000 le nombre de ces cétacés protégés morts l’hiver dernier en raison des activités de pêche dans le golfe de Gasgogne.

Face à ce problème « qui persiste » malgré des « preuves bien étayées » qu’ils sont capturés dans les filets de pêche, la Commission européenne a ouvert en juillet une procédure d’infraction contre la France (ainsi que la Suède et l’Espagne), lui donnant trois mois pour « prendre des mesures pour réduire les prises accessoires ».

Quelques semaines plus tôt, les scientifiques du Conseil international pour l’Exploration de la mer (Ciem), avaient recommandé pour le golfe de Gascogne de nouvelles mesures pour limiter ces prises, à savoir « une combinaison de fermetures temporaires des pêcheries problématiques » et l’utilisation de « pingers » sur les chalutiers pélagiques.

Une hypothèse de fermeture temporaire qui a donc été rejetée à ce stade par le gouvernement.

Un choix « honteux », pour France Nature Environnement. « Cette décision est absolument irresponsable (…) Cette non-action constitue un véritable droit à tuer ! », a dénoncé dans un communiqué Elodie Martinie-Cousty, responsable océans de l’ONG qui estime « indispensable » une fermeture des pêches en cause « a minima entre le 15 janvier et le 15 mars 2021 ».

Le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a lui salué cette décision. « Les pêcheurs réaffirment leur volonté d’approfondir le travail mené avec les scientifiques afin de trouver des solutions idoines et pérennes pour endiguer les prises accidentelles », a-t-il indiqué dans un communiqué.