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Maltraitance animale

Plainte de L214 contre un élevage de lapins : la préfecture lance une enquête


AFP le 26/08/2022 à 10:04

La préfecture d'Ille-et-Vilaine a ordonné une enquête jeudi suite à la plainte de l'association L214 dénonçant de « mauvais traitements » dans l'exploitation de lapins du président de cette filière, vidéo à l'appui, a-t-elle annoncé.

Des équipes de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) « qui se sont rendues sur place, rédigent un rapport dont les conclusions seront mises à la disposition du parquet quand il l’estimera utile », a-t-elle précisé, contactée par l’AFP.

L’association de défense des animaux L214 a déposé plainte mercredi auprès du procureur de la République de Rennes « pour le délit de mauvais traitement » en raison d’un « défaut de soins des lapins malades ou blessés, d’installations inadaptées causant des souffrances et de manipulations violentes » et pour « délit d’abandon » concernant des animaux blessés « laissés agonisants », a indiqué l’association dans un communiqué.

La plainte vise une exploitation située à Domalain (Ille-et-Vilaine) « en qualité de personne morale » ainsi que son dirigeant, Frédéric Blot, président de la Fédération nationale des groupements des producteurs de lapins (Fenalap), et le vétérinaire sanitaire de l’élevage, a précisé à l’AFP Sébastien Arsac, cofondateur de L214.

Le parquet de Rennes a confirmé jeudi avoir reçu une première version de cette plainte sans la vidéo, qui devrait suivre. « À réception de l’ensemble des éléments, le parquet orientera cette plainte », indique le procureur de la République Philippe Astruc. Contacté à plusieurs reprises, M. Blot n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.

Les images que L214 dit avoir tournées fin mai à Domalain, et rendues publiques mercredi soir, montrent des lapins présentant des lésions cutanées et des blessures infectées aux oreilles, aux pattes et aux yeux. D’autres images, souvent difficiles, montrent des lapereaux morts en décomposition ou en train d’agoniser, l’un avec les pattes arrière coincées dans une cage. « Certains lapins ont les pattes jaunies à force d’être en contact avec leurs urines », a souligné Sébastien Arsac.

Selon L214, l’élevage exploite 1 500 lapines reproductrices, inséminées tous les 42 jours et donnant naissance à plus de 130 000 lapereaux chaque année. « Une partie des lapins issus de cet élevage sont commercialisés sous la marque Le Gaulois » du volailler LDC, assure L214. Le groupe n’avait pas réagi jeudi soir.

L’association réclame la fermeture d’urgence de l’exploitation, censée s’ériger « en exemple » et « montrer l’avenir de la filière ».

Président de la Fenalap, Frédéric Blot est également à la tête du groupement Elvilap qui commercialise 2.6 millions de lapins par an, soit environ 10% de la production française, rappelle l’association.