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Brexit

Pêcheurs français, anglo-normands, belges, néerlandais et anglais coopèrent


AFP le 29/03/2019 à 17:40

Pêcheurs français, anglo-normands, anglais, néerlandais et belges se sont réunis dans le Finistère jeudi et vendredi, comme ils le font depuis 40 ans, pour organiser leur cohabitation dans la Manche, sans aborder l'épineuse question du Brexit malgré les inquiétudes.

Les représentants des pêcheurs de ces pays se sont retrouvés à Plouescat dans le cadre de la 40e édition de la conférence Manche Centrale qui régit la cohabitation dans la zone entre pêcheurs et notamment entre chalutiers et caseyeurs. « On a travaillé sur ces accords sans parler de Brexit (…) On ne sait pas ce que ça va donner donc on continue de travailler comme on le fait depuis quarante ans », a expliqué lors d’une conférence de presse Yannick Calvez, président du comité des pêches du Finistère. « Même s’il y a un « no deal », il y aura des négociations et si dans six mois on nous dit qu’on a le droit d’y retourner (dans les eaux anglaises), ces accords entre marins-pêcheurs seront toujours valables », a poursuivi Yannick Calvez, faisant cependant part de ses craintes vis-à-vis d’une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les Anglais « vont pouvoir négocier leurs eaux avec n’importe quel pays (…) et notre crainte c’est de voir des bateaux russes ou chinois venir travailler en Manche », a-t-il notamment indiqué. « Tout le monde ici se prépare à une continuité dans la cohabitation en Manche », a cependant assuré Jim Portus, de l’organisation des pêcheurs du sud-ouest de l’Angleterre (SWFPO), pourtant favorable au Brexit. « Nous sommes des pêcheurs nous ne sommes pas des politiques, donc nous nous préparons à travailler ensemble », a-t-il insisté, qualifiant le Brexit de « bonne chose ». « Nous reprenons le contrôle de la pêche britannique, des eaux et des ressources », a-t-il ajouté. Les accords de Manche centrale -des accords « à l’amiable », l’administration n’étant invitée qu’en tant qu’observatrice- ont été instaurés pour pacifier les relations entre caseyeurs anglais et chalutiers normands alors que la Politique commune des pêches, mise en place en 1982, était toujours en négociation. Les députés britanniques ont recalé vendredi pour la troisième fois le Traité de retrait de l’UE de la Première ministre Theresa May, laissant un Royaume-Uni en crise face à deux options: un Brexit sans accord le 12 avril ou un long report du divorce.