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La génétique française à l'international

M. Breheret : « On exporte des doses mais aussi et surtout un savoir-faire »


TNC le 28/01/2020 à 12:27
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Évolution international exporte chaque année plus de 2 millions de doses dans près de 80 pays. Pour la directrice adjointe Marielle Breheret, les acheteurs internationaux sont principalement séduits par la grande variabilité intra-race des vaches françaises. Mais en lait comme en viande, c'est l'image d'une génétique fiable et d'un savoir-faire de longue date que renvoient nos taureaux français.

Depuis les années 60, Évolution international rassemble plusieurs coopératives et entreprises de sélection qui diffusent la génétique française dans le monde entier. « Nous travaillons en B to B et envoyons chaque année entre 2,2 et 2,5 millions de doses conventionnelles et sexées dans près de 80 pays », témoigne Marielle Breheret, directrice adjointe de l’entreprise.

« Évolution international se place au 6e rang mondial des exportateurs de semences bovines. La Holstein représente d’ailleurs 50 % de l’activité mais sur ce secteur, bien qu’on soit devant l’Allemagne et la Hollande au niveau européen, les premières places sont prises par des sociétés nord américaines. »

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La Holstein made in France : le savoir-faire de la génétique française

Selon l’experte, la France n’a pas à rougir de sa génétique Holstein, au contraire : « On est voué à ce travail précis de génétique et génomique et on renvoie cette image de fiabilité grâce aux index mis en place. Notre travail intéresse beaucoup d’éleveurs étrangers grâce aux deux volets que sont l’excellence et la variabilité intra-race. »

En effet, le schéma de sélection étant très développé, on trouve en Holstein des taureaux qui répondent à beaucoup de besoins différents. « Dans certains pays, le prix du lait ne se fait que sur le litrage et pas sur la qualité, on proposera donc des taureaux très forts en lait. À l’inverse, d’autres secteurs sont plutôt orientés en systèmes extensifs et pâturage et on est capable de leur proposer une autre segmentation de taureaux. Et c’est cette variabilité qui intéresse beaucoup. »

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Concrètement, les taureaux Holstein français partent loin. Beaucoup de doses sont envoyées en Amérique du sud (Argentine, Brésil, Chili) mais aussi en Asie (Chine et Vietnam), en Océanie et au Moyen-Orient. Et les vedettes changent assez régulièrement : « La génomique a fait évoluer les façons de travailler. On n’a plus de taureaux stars qui restent 5 ou 10 ans en tête d’affiche. Depuis le début des années 2000, ça va beaucoup plus vite et le progrès génétique est plus rapide. »

« Pour promouvoir la génétique française en Europe, on se base surtout sur les index français (notamment l’ISU) et européens. Dans les pays tiers comme la Russie, la Chine, l’Argentine ou le Brésil, on travaille sur les index américains (le TPI). C’est la référence du marché. En revanche, les pays européens cherchent actuellement à harmoniser leurs index pour faire face à l’omniprésence du TPI sur les pays tiers. »

Les races franco-françaises ont la côte à l’étranger

« Nous vendons des races mais aussi et surtout un savoir-faire français », argue Marielle Breheret. D’ailleurs, les races à viande comme la Limousine, la Charolaise et la Blonde sont bien connues et utilisées partout dans le monde. « La Charolaise reste la plus connue mais on a d’autres races qui s’exportent beaucoup sur des secteurs spécifiques, comme l’Aubrac en Mongolie qui s’adapte très bien au climat froid et montagneux. »

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« Le besoin de mixité lait/viande chez certains éleveurs qui recherchent de la valeur ajoutée par le produit viande fait que la Normande se développe aussi beaucoup en Chine, au Chili et en Colombie. Sa rusticité et sa fertilité sont ses grands atouts. »

« Certains pays comme la Chine ont aussi des stratégies spécifiques de croisement viande sur lait car leur besoin en protéines animales est de plus en plus important. La stratégie est donc de mettre du sexé sur les meilleures vaches et de passer le reste en croisement industriel avec des races comme l’Inra 95. »