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Comment financer son installation? (1/6)

Limiter le capital à reprendre


TNC le 14/01/2021 à 18:43
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« Comment financer mon projet ? » Une question cruciale que se posent tous ceux qui souhaitent s'installer en agriculture et en élevage, vu l'importance des capitaux engagés, lesquels conditionnent la réussite de l'installation. Et si justement, il était possible de réduire le montant de la reprise ? Zoom sur trois outils : la location de cheptel, la délégation de l'élevage des génisses et le crédit-bail pour les équipements.

1- La location de cheptel

C’est quoi ?

Mettre à disposition, du futur ou jeune éleveur, des vaches laitières et/ou allaitantes (c’est bien sûr aussi possible tout au long de la carrière d’un producteur).

Comment ça marche ?

– Les animaux : des génisses prêtes à vêler (productives tout de suite, avec garanties sanitaires et génétiques).

– Le bail : sur 10 ans, avec ou sans option d’achat mais une assurance obligatoire. 

– Le coût : frais d’assurance et de suivi annuels.

– La contrepartie : redonner 10 % de génisses prêtes à vêler/an/vache louée.

– Le fournisseur : plusieurs entreprises existent, dont Gestel ou Cowgestion, avec suivi et conseils par des techniciens.

– À la fin : restituer des animaux, le même nombre que celui de vaches louées.

Les atouts :

– Accroissement rapide du troupeau sans investir dans l’achat d’animaux.

– Bêtes saines et à bon potentiel.

– Charges de location déductibles de celles d’exploitation.

– Si absence de financement par la banque.

Les contraintes :

– Très cher comparé à l’achat (+ 14 % de taux d’intérêt).

– Augmentation de cheptel limitée par la restitution de 10 % de génisses/an/vache louée.

– Engagement sur 10 ans sinon il faut rembourser les vaches louées, et donner ou payer les génisses à fournir chaque année.

Qu’en conclure ?

Une solution séduisante sur le principe, en raison d’une sous-estimation fréquente de l’augmentation de troupeau dans les projets, mais le prêt bancaire classique semble préférable.

sur le principe, en raison d’une sous-estimation fréquente de l’augmentation de troupeau dans les projets, mais le prêt bancaire classique semble préférable.

2- La délégation de l’élevage de génisses

C’est quoi ?

Le jeune éleveur fait naître les génisses et les confie ensuite à un autre producteur spécialisé dans leur élevage.

Comment ça marche ?

– La période : de l’allaitement du veau jusqu’à la fin de gestation de la génisse.

– Les modalités : différents systèmes et contrats, par exemple :

> Avec achat du veau et revente de la génisse.

→ Achat par l’éleveur d’un lot homogène de veaux à 20 j et vêlage à 24-26 mois.

→ Rachat par le naisseur des génisses 40 j avant le vêlage.

→ Engagements réciproques (sanitaires, techniques…) du naisseur et de l’éleveur, contrôle et accompagnement éventuels (mise en relation, organisation du transport, appui technique et réglementaire pour, entre autres, la rédaction du contrat ou la fixation des prix) par des organismes agricoles (OCL, GDS, chambre d’agriculture, DelegGenisse de Seenovia, délèg’génisses d’Eilyps)

>  Avec mise en pension. 

Les atouts :

– Moins d’investissements et d’équipements.

– Moins de travail.

– Se concentrer sur la conduite du troupeau.

– Développement de l’atelier sans investir (utilisation des bâtiments et des surfaces fourragères réservés auparavant aux génisses).

– Si petite SFP.

Les contraintes :

– Un coût.

– Plus de demande que d’offre (peu d’éleveurs de génisses).

– Adaptée à des installations en individuel, dans des collectifs de travail réduits ou plus importants mais où la main-d’œuvre et/ou les bâtiments et/ou les surfaces sont des facteurs limitants.

– Se justifie davantage dans des zones de bonne valorisation laitière (ex. : AOC, AOP)

– Un accompagnement pas présent partout. Alors un contrat précis est indispensable (âge d’arrivée et de départ, alimentation, aspects sanitaires…)

Qu’en conclure ?

Une alternative qui exige une réflexion globale intégrant les orientations stratégiques de l’exploitation, l’outil de production, les éléments financiers et le choix de vie.

intégrant les orientations stratégiques de l’exploitation, l’outil de production, les éléments financiers et le choix de vie.

3- Le crédit-bail ou leasing pour les équipements

C’est quoi ?

Mettre à disposition un équipement contre un loyer, sur une durée limitée, avec option d’achat à la fin.

Comment ça marche ?

– Le propriétaire : le crédit-bailleur (concessionnaires, sociétés de leasing, banques, établissements de crédit) qui s’engage à vendre le bien à échéance du contrat si l’agriculteur le demande.

– Le coût : maintenance et réparations peuvent être incluses dans le loyer.

– Si défaillance : remplacement du matériel sans frais.

– À la fin : trois possibilités· restituer le bien· renouveler le contrat avec de nouvelles conditions· acquérir l’équipement à sa valeur résiduelle (loyers déjà payés déduits).

Les atouts :

– Pas en dette dans le bilan.

– Investissement possible même avec des encours bancaires élevés.

– Coût faible de l’option d’achat (1 à 5 % du montant initial).

– Optimisation des prélèvements obligatoires avec une charge déductible importante même près de la clôture comptable.

– Pas d’avance de TVA.

Les contraintes :

– Plus cher qu’un crédit classique.

– Impact sur l’EBE (critère clé pour un établissement de crédit).

– Besoin de trésorerie immédiat (premier loyer) alors que la première annuité d’un remboursement d’emprunt peut être décalée de 12 mois.

– Gestion des charges déductibles par rapport l’achat (amortissement dégressif).

– Pénalités en cas de suspension ou d’arrêt anticipé.

Qu’en conclure ?

Un dispositif où la gestion de trésorerie est essentielle (anticiper le loyer pour garantir son paiement).