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Académie d'Agriculture de France

L’identification des bovins


Jean-Michel BESANCENOT, membre de l'Académie d'Agriculture de France le 04/05/2021 à 14:22
White Cow in Pasture in Springtime

(©Getty Images)

La domestication est à l'origine d'une relation particulière entre les Humains et les (autres) animaux, et la seule évocation du nom de l'espèce ou du sexe s'est avérée insuffisante : dans cette relation, il faut un signe qui matérialise un lien utilitaire, voire affectif. C'est tout d'abord un nom, une marque et beaucoup plus tard un numéro. Cette nécessité d'une reconnaissance individuelle de l'animal, que l'on appellera identification, s'est installée progressivement.

L’amélioration génétique liée à la sélection pour les animaux d’élevage a imposé une identification individuelle, mais également pérenne au sein de chaque race, avec la nécessité d’un suivi généalogique. L’éradication des maladies contagieuses a également généralisé des marquages d’animaux à des fins de repérage et éventuellement d’élimination.

Enfin, la mise en place de la traçabilité, aujourd’hui obligatoire dans l’Union Européenne, jusqu’au niveau de la consommation, a imposé une identification de plus en plus rigoureuse.

Historique de la réglementation

C’est en 1966 qu’en France la Loi sur l’Élevage a instauré une obligation réglementaire d’identification des bovins, ovins et caprins (impliqués dans les programmes collectifs d’amélioration génétique), par une numérotation unique nationale. Complétant cette loi, et pour éradiquer certaines maladies contagieuses, la France a mis en place par décret (1978) un système national d’identification pérenne généralisée pour l’ensemble des bovins.

Les Établissements de l’Élevage (EDE), créés à l’échelon départemental ou interdépartemental, sont chargés de sa mise en œuvre. Les règlements européens qui se succèdent alors, uniformisent l’identification au sein des États de l’Union Européenne.

En 1996, à la suite de la crise de l’ESB1, l’Union réglemente l’identification des bovins et l’étiquetage des viandes. Depuis 1998, les mêmes procédures d’identification s’imposent pour l’ensemble des pays de l’Union, qui en 2016 publie le règlement 2016-429, appelé Législation sur la santé animale, harmonisant et remplaçant, pour le volet identification et traçabilité, les différentes réglementations existantes pour les bovins, avec objectif d’entrée en vigueur en 2021.

Les étapes de l’identification des bovins

L’identification des veaux à la naissance

Celle-ci est réalisée depuis 1998 par la pose de 2 boucles plastique agréées (une à chaque oreille), portant le même numéro national d’identification unique, attribué par l’EDE à chaque animal. Ce numéro comporte 10 chiffres précédés du code du pays (FR pour la France) ; les 2 premiers chiffres correspondent au numéro du département de l’exploitation du détenteur de l’animal.

Boucles réglementaires
(©Académie d’Agriculture de France)

Un délai à la pose, de 20 jours, est toléré sauf pour les élevages en certification de parenté bovine. L’éleveur doit prévenir l’EDE dans les 7 jours de toute perte de boucle. Si l’éleveur le souhaite, une troisième boucle, non obligatoire, peut être apposée, portant d’autres renseignements qui ne figurent pas sur les boucles officielles (nom de l’animal, nom du père…).

En raison du développement de l’électronique dans les élevages, il est maintenant possible, pour les éleveurs qui le souhaitent, d’incorporer dans l’une des boucles une puce électronique, dont la lecture par un capteur approprié permet d’accéder immédiatement aux informations.

L’enregistrement des événements et mouvements

Concernant chaque bovin, l’enregistrement des évènements et mouvements est réalisé par l’éleveur dans le registre d’élevage de l’exploitation.

L’enregistrement de ces informations à l’EDE

Créée en 1999, la base de données nationales de l’identification (BDNI) centralise toutes les informations relatives aux exploitations et aux bovins détenus en France. La mise à jour de cette base par l’éleveur détenteur est réalisée dans un délai de 7 jours pour les entrées et sorties dans l’élevage concerné, les naissances étant notifiées dans un délai maximum de 7 jours après la pose des boucles (donc 27 jours maximum après la naissance). Ces informations font l’objet de vérification de cohérence et permettent la reconstitution de la carrière d’un bovin, assurant ainsi une traçabilité de la naissance à l’abattage, voire à la commercialisation.

Le registre d’élevage
(©Académie d’Agriculture de France)

Pour consulter la suite de la publication, téléchargez sa version intégrale ci-dessous.

https://www.academie-agriculture.fr/

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