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Peste porcine 

Les industriels français veulent contenir la « psychose »


AFP le 04/10/2018 à 19:11

Les industriels français de la viande porcine, déjà aux prises avec une conjoncture difficile, ont réclamé jeudi à l'État des mesures pour préserver l'exportation et endiguer la « psychose » engendrée par l'épizootie de peste porcine africaine.

En Belgique, où plusieurs cas ont été détectés dans la faune sauvage, « tous les pays tiers (hors-UE, ndlr) d’exportation se sont fermés, la Belgique exportait 100 000 tonnes, c’est énorme! », s’est ému lors d’un point presse Paul Rouche directeur délégué de Culture viande, syndicat des entreprises de la viande. « Tous les pays sont en psychose, tout le monde craint que la maladie puisse arriver », a déclaré Paul Rouche.

Conséquence de cette fermeture des débouchés d’exportation, « les prix intérieurs ont baissé de 24 centimes en quelques semaines, de 1,40 euro le kilo payé au producteur, à moins de 1,20 euro », a-t-il expliqué.

Une telle perspective inquiète la filière française, déjà fragile. En conséquence, l’interprofession souhaite que la France négocie la « régionalisation » des certificats sanitaires, avec ses principaux clients que sont la Chine, le Japon, les Philippines, et la Corée du Sud. Cela permettrait de « circonscrire » la région (infectée), de laquelle on ne pourra pas exporter et laisser les autres en possibilité de le faire », a expliqué Paul Rouche.

Une telle mesure permettrait à un éleveur breton de continuer à exporter, même si son collègue des Ardennes était frappé par la maladie. Les industriels souhaitent également une distinction « entre faune sauvage et animaux d’élevage qui eux ne sont pas touchés et pourraient continuer à être exportés ». Enfin, ils souhaitent, comme d’autres pays, que la zone infectée en Belgique soit circonscrite par une clôture, s’inspirant d’une initiative similaire prise en République tchèque.

Installer une clôture pour éradiquer ensuite la population de sangliers à l’intérieur « c’est une option prévue dans la méthodologie, mais il faut d’abord être certain d’avoir identifié les foyers d’infection », a déclaré à l’AFP Pierre Wilquet, porte-parole du ministre wallon de l’Agriculture René Collin. « Ce sera une option en temps voulu, ça n’est pas adéquat tant qu’on ne s’est pas assuré qu’il n’y aura pas de carcasses ou de sangliers (potentiellement porteurs du virus) en dehors du périmètre. Il faut savoir que le virus reste actif jusqu’à 120 jours après le décès », a-t-il ajouté.

Il n’y a actuellement aucun cas répertorié en France, que ce soit dans la faune sauvage ou dans les élevages, de cette maladie sans danger pour l’espèce humaine, mais qu’on ne sait pas soigner chez l’animal et qui peut décimer les cheptels. 

Rappelant que quatre départements français proches de la zone belge touchée (Ardennes, Meuse, Moselle et Meurthe-et-Moselle) ont été mis sous surveillance renforcée par la France mais qu’aucun cas n’y a été répertorié, il explique: «

Aujourd’hui, on a des acheteurs français qui nous demandent de garantir que la viande ne provient pas de ces quatre départements ». « On a un tiers des éleveurs qui sont en difficulté. On ne peut pas se permettre d’avoir une crise dans les semaines qui viennent avec une baisse très forte des prix », a estimé Paul Rouche. La filière représente, selon lui, environ 100 000 emplois