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Sia 2019 - CGA

Les Bleues du Nord vous donnent rendez-vous à la capitale


TNC le 22/02/2019 à 05:58
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François Deswez élève des Bleues du Nord à Estreux, à proximité de Valenciennes (Nord). Cet éleveur passionné par la race n'a jamais fait de concours. Pourtant, il emmènera deux de ses vaches au salon de l'agriculture. Une grande première ! En effet, cette année la Bleue du Nord est la race égérie du Sia et son concours aura lieu ce lundi 25 février de 14h à 16h sur le ring présentation du salon.

À quelques km de Valenciennes, enclavé dans la commune d’Esteux, se trouve l’élevage de Bleue du Nord de François Deswez. Passionné par la race, l’éleveur emmènera cette année deux de ses vaches à Paris pour concourir sur le ring. Plutôt habitué à présenter la race au salon de l’agriculture, l’Union Bleue du Nord a cette année le privilège d’y organiser son concours car ce n’est autre qu’Imminence, une Bleue qui trône en tête d’affiche du salon.

« La Holstein est une Formule 1, la Bleue est une voiture de tourisme »

Associé avec sa femme et bientôt rejoint par son fils, François Deswez trait en moyenne 45 vaches pour une référence de 286 000 l (Danone). Elles produisent environ 6 000 litres de lait avec des taux de 38,5 en TB et 32,5 en TP. L’exploitation transforme une partie de son lait en beurre qu’elle vend en direct (25 000 l de lait transformés/an). « C’est sûr, elles ne produisent pas autant que des Holsteins. Face à ces Formules 1, la Bleue est une voiture de tourisme, plaisante l’éleveur. On a de tout dans le troupeau. Si certains primipares démarrent à 9 000 litres, d’autres plus typées viande ne sont qu’à 3 000 litres. »

La Bleue du Nord est originaire du Hainaut belge. Les éleveurs belges l’ont d’ailleurs orienté vers un type culard à partir des années 60 ce qui a donné naissance à la race Blanc Bleu Belge. La Bleue du Nord a bien failli disparaître avant d’être relancée dans les années 70 en gardant, surtout en France, son type mixte d’origine. On comptait 561 vaches au contrôle laitier en 2017 pour une production moyenne de 4 781 kg de lait à 37,2 de TB et 31,6 de TP.

Le Bleue est connue pour sa rusticité et sa résistance au froid et à l’humidité. « Ce sont des bêtes calmes, explique François. Elles sont très performantes à la reproduction et reviennent vite en chaleur. De plus, ce sont des vaches qui vieillissent bien : la plus vieille du troupeau va faire son 8 e veau. En revanche, ça n’est pas une race très précoce, je les insémine à 24 mois. Elles font des lactations assez courtes d’environ 270 jours. Il arrive qu’une vache fasse deux veaux la même année car c’est assez courant de les inséminer 35 à 40 jours après le vêlage. »

Un produit viande intéressant avec des veaux vendus 300 €

« La Bleue est une race mixte et nous tentons de conserver cet aspect dans notre sélection, explique François. Il y a alors trois types d’animaux :

– les ++ qui sont sélectionnés pour leur lait ;

– les MH+ qui sont les animaux mixtes ;

– et les MHMH qui sont plutôt tournés vers la viande.

Si on a une vache ++, on va plutôt choisir un taureau MHMH (culard) pour retrouver de la mixité. En revanche, lorsqu’on est sur une vache MH+, c’est un peu la loterie puisqu’on aura 25 % de ++, 50 % de MH+ et 25 % de MHMH. »

Le produit viande de la ferme atteint les 100 €/1 000 l.

Cette mixité permet aux éleveurs de valoriser les veaux et les animaux de réforme. « Je vends des veaux entre 8 et 15 jours pour 300 €, ça n’est pas négligeable ! » Les vaches et génisses sont elles aussi bien valorisées : « Je ne fais pas d’insémination sexée car je sais que je peux valoriser les mâles. De plus, cela fait plusieurs années que je me retrouve avec trop de génisses car j’élève tout. De ce fait, certaines ne font qu’un veau puis partent en boucherie si elles ne produisent pas assez ou si elles ont une mamelle mal conformée. » Le produit viande de la ferme atteint alors les 100 €/1 000 l.

Pourtant, François a, dans le passé, testé de croiser ses animaux avec des taureaux Holstein. « Mon objectif était d’augmenter la production laitière mais aussi, et surtout, d’obtenir des veaux plus petits parce que les bêtes très conformées ne parviennent pas à vêler correctement. En revanche, ce croisement ne m’a pas satisfait et je préfère rester en Bleue pure. » L’éleveur réalise alors entre deux et trois césariennes par an. D’ailleurs, pour le choix des taureaux, il mise sur le vêlage facile pour les génisses et les taux pour les vaches.

Idée et Lettonie auprès d’Imminence à Paris

Une dizaine de Bleues du Nord venues de France mais aussi de Belgique se retrouveront prochainement dans les allées du Sia 2019. Cette année, la race fait office de tête d’affiche du salon car c’est Imminence, une Bleue du Nord qui détient la place d’égérie. Le concours de la race se déroulera ce lundi 25 février de 14h à 16h sur le ring présentation.

François et son fils y amèneront deux animaux : Idée (vache en 4 e lactation) et Lettonie (vache en 2 e lactation, fille d’Etienne). « On amène les demoiselles d’honneur d’Imminence, se plait à dire l’éleveur. Ces deux bêtes ont été sélectionnées par l’Union Bleue selon leurs résultats de contrôle laitier et leur pointage. On les a alors tondus et elles sont habituées à marcher au licol depuis 15 jours. » François n’a jamais emmené aucune de ces bêtes en concours. Il espère alors que tout se passera pour le mieux lors de ce « voyage à la capitale ». Nous lui souhaitons bonne chance !