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Marché du veau

Le prix des veaux laitiers au plus bas depuis janvier


TNC le 04/03/2020 à 10:15
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Depuis le début de l’année, les cours des veaux laitiers stagnent à un faible niveau. « Le repli des débouchés français est plus marqué que celui des naissances », constate l’Idele, ce qui n’arrange rien aux prix.

 Les cours sont au plus bas depuis janvier, déplore l’Idele. En semaine 6, le mâle type lait de 45-50 kg, qui n’a gagné que 2 € depuis la première semaine de janvier, cotait 57 €/tête. Il est en baisse de 17 € comparé à 2019, soit quasiment 25 % de moins ! « Habituellement, le ralentissement hivernal des vêlages limite l’offre et soutient les prix. Toutefois, comme en 2019, la faible demande retarde la hausse saisonnière des prix », estime l’Idele. « Le repli saisonnier des mises en place de veaux gras, en vue de la faible consommation estivale, est bien engagé, ce qui n’augure pas d’amélioration du marché à court terme pour les veaux nourrissons ».

La baisse des naissances se poursuit, la part de Croisés lait-viande augmente

En décembre 2019, l’effectif de vaches laitières a baissé (- 1,4 %/2018), tout comme le nombre d’entrées de génisses dans les cheptels et les taux de vêlage. Ce qui a conduit à des naissances de veaux de mère laitière (305 000) en recul de 3,5 % sur le dernier mois de l’année comparé à 2018, où elles étaient déjà en repli de 1,5 % par rapport à 2017.

Évolution des naissances de veaux de mère laitière de juillet à juin. (©Idele)

Sur le second semestre 2019, avec un total de 1 975 000 têtes, ce sont 3 % de naissances en moins qui ont été enregistrées comparé à l’année précédente, avec une part de croisés lait-viande qui prend de l’ampleur : 74 % de veaux nés au second semestre 2019 étaient de race laitière pure (- 2 %/2018), tandis que 20 % étaient des croisés lait-viande (+ 8,5 %/2018).

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Moins de débouchés français

Mais bien que les naissances soient en repli, l’érosion des débouchés français est encore plus marquée. Le principal débouché, le veau de boucherie, « connait une érosion régulière des effectifs engraissés en France, avec 1 200 000 têtes en 2019 (- 2 %/2018) ». En 2020, la tendance se poursuit : « les intégrateurs réduiraient les mises en place pour éviter que ne se répète l’encombrement du marché connu en 2019 », estime l’Idele, avec une « baisse des abattages à l’œuvre fin 2019 qui devrait se poursuivre en 2020 ».

En somme, le repli des débouchés français, plus marqué que celui des naissances, engendre un marché des veaux nourrissons qui continue d’être encombré.

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Quant aux effectifs élevés de bœufs et de jeunes bovins (JB) laitiers, ils poursuivent leur déclin. Les abattages ont reculé respectivement de 10 % en 2019 (à 93 000 têtes), et 8 % (à 169 000 têtes). La tendance reste la même en ce début d’année, avec un recul de 13 % en têtes de la production abattue de JB laitiers sur les cinq premières semaines.

Des envois vers l’Espagne à bas prix

Les envois de petits veaux ont continué de progresser durant 2019, avec 287 000 têtes (+ 9,5 %/2018 et + 15 %/2017), avec tout de même une hausse moins marquée en décembre. « Ces flux, principalement vers l’Espagne, absorbent une part de croisés lait-viande supérieure à celle observée dans les naissances de mère laitière ». Pourtant, le marché espagnol du JB reste morose. Si les achats se maintiennent, c’est grâce aux prix bas, affirme l’Idele. « Le cours du veau frison de moins d’un mois en Espagne s’est établi à 77 €/tête en semaine 5, sous le niveau des trois années précédentes (- 7 %/2018 et – 16 %/2019) ». 

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