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Avril

Le groupe va vendre les œufs Matines et ses activités de transformation animale


AFP le 13/04/2021 à 17:31

[Article mis à jour le 14/04/2021 à 09h34] Le groupe agroalimentaire Avril, numéro un français des huiles de table et des œufs, va vendre cette dernière activité et le reste de ses activités de transformation animale pour se recentrer sur la transformation du végétal, a annoncé mardi son directeur général Jean-Philippe Puig.

« L’ambition est parfaitement claire, on veut devenir le leader des solutions végétales au service des transitions, qu’elles soient alimentaires, environnementales ou agricoles », a déclaré Jean-Philippe Puig lors d’une conférence de présentation des résultats 2020 du groupe et d’un plan stratégique à horizon 2030. Il entend néanmoins poursuivre son développement dans les produits alimentaires de grande consommation, dont les huiles de table et les condiments, un des quatre axes dans lesquels le groupe entend « accélérer sa croissance ».

Parmi les trois autres axes de développement privilégiés figurent les ingrédients de spécialités, « en accélérant le développement de solutions végétales innovantes pour des applications en nutrition animale, en alimentation humaine et en chimie renouvelable ». Le groupe a ainsi démarré la construction d’une usine de production de protéines de colza à destination de l’alimentation humaine à Dieppe, a rappelé M. Puig, selon qui l’usine, en association avec le néerlandais DSM, devrait être achevée « à la fin de l’année ». 

Le groupe, qui produit du biodiesel et notamment Oleo100, un agrocarburant 100 % végétal à base de colza, entend également développer ses activités dans les énergies renouvelables. Enfin, le groupe compte développer les « services et solutions pour les exploitations agricoles », par exemple dans les domaines de la nutrition animale et de la fertilisation. « On veut concentrer nos moyens financiers sur ces quatre axes. Du coup, on a décidé de sortir de la transformation animale, c’est-à-dire des métiers de la transformation de l’œuf, du porc », a déclaré Jean-Philippe Puig. Dès l’an dernier, le groupe avait évoqué les « lourdes pertes » de sa filiale Matines et souligné « l’urgence de transformer notre modèle » tourné vers l’élevage en cages qui n’a plus les faveurs des consommateurs. 

Les acquéreurs pas encore connus

Jean-Philippe Puig a cependant récusé mardi toute logique financière dans un choix qu’il a qualifié de « stratégique » : « On pourrait se dire « ils n’y arrivent pas dans l’œuf, ils font la cession », pas du tout ! » « On est en train de redresser la branche œufs, c’est vrai que c’est difficile, c’est vrai que globalement, on avait un modèle qui n’était pas en ligne avec l’attente du consommateur, on est en train de le faire bouger, on a annoncé un certain nombre de restructurations, on continue à investir sur un certain nombre de sites », a déclaré Jean-Philippe Puig. « Ce qui est vrai pour l’œuf coquille n’est pas vrai pour l’œuf transformé, les ovoproduits sont des activités tout à fait lucratives », a affirmé M. Puig, qui a fait valoir que l’activité transformation du porc, qui concerne l’export, a connu une année 2020 « exceptionnelle », du fait de la demande chinoise.

Ces activités semblent toutefois moins rentables que d’autres pans du groupe : si elles ont représenté en 2020 quelque 8,5 % du chiffre d’affaires, elles ont compté pour moins de 1 % de l’excédent brut d’exploitation dégagé par Avril, lors d’un exercice marqué par une bonne résistance à la crise sanitaire.

Le chiffre d’affaires est resté stable, autour de 5,8 milliards d’euros (- 1,3 %), tandis que le bénéfice net part du groupe a progressé d’un peu moins de 70 %, à 59 millions d’euros. Les acquéreurs des activités que souhaite céder le groupe ne sont pas encore connus, selon M. Puig, qui a affirmé n’être « pas dans l’urgence au niveau de ces cessions ». « On souhaite alléger notre portefeuille pour faire en sorte que d’autres puissent faire peut-être mieux, plus rapidement que nous sur les œufs et sur les porcs et continuer de les accompagner, soit sur le plan financier, soit sur leurs approvisionnements, en nutrition, en produits que pourrait faire le groupe », a-t-il conclu. Confondues, les activités de transformation du porc et de l’œuf emploient actuellement quelque 930 personnes dans huit sites, dont six pour les œufs et deux pour le porc.