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Meilleur éleveur Prim'holstein 2022

L’amour des belles vaches c’est une histoire de famille au Gaec Elissetchia (64)


TNC le 21/02/2023 à 05:03
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La vache 3166 Jacint du Gaec Elissetchia (64) a remporté de titre de vache Prim'holstein de l'année en 2020. (©TNC)

À quelques kilomètres de l'Espagne, dans les Pyrenées Atlantiques, le Gaec Elissetchia (64) dénote dans le paysage avec ses Prim'holstein au milieu des brebis. Et ce ne sont pas n'importe quelles vaches puisque les associés produisent de belles familles reconnues par les passionnées de génétique.

C’est dans le berceau de la brebis laitière, au cœur du Pays Basque, que Philippe Moutrousteguy et sa famille élèvent un troupeau Prim’holstein. « On a l’amour de la vache et de la génétique, et ce dans les trois générations que nous sommes, se félicite l’éleveur. » Un amour qui les a conduit sur le chemin de l’excellence puisqu’ils ont décroché en fin d’année le titre de meilleur élevage Prim’holstein 2022.

Philippe est associé à son beau-père Jean-Louis. Ils traient en moyenne 150 vaches laitières (actuellement 170 mais beaucoup de primipares à vendre) pour produire 1,7 million de litres de lait. « On aime les belles bêtes, mais nous voulons aussi des vaches qui produisent. La Prim’holstein est une race qui s’est développée pour ses qualités de production, c’est un élément clé chez nous. Un élevage, il faut le faire vivre donc on doit avoir les résultats économiques derrière qui suivent. » Un cap on ne peut plus clair pour les associés.

Le Gaec Elissetchia (64) en quelques chiffres :
2 associés + 2 salariés
Exploitation en zone de Piémont montagne
150 vaches laitières à la traite en moyenne
Production d’1,7 M de litres
11 700 l/VL de moyenne (taux moyens : 39/33)
SAU de 110 ha (moitié maïs, moitié prairie)

Fin 2022, l’élevage présentait au concours de vache de l’année un « lot d’animaux magnifiques » comme le qualifie Prim’holstein France. Des vaches qui lui ont d’ailleurs permis de rafler des prix de championnat (championnat maturité pour Lalize et championne réserve longévité avec Jacint).

SRangNomPèreGPMRLAgeLaitTPTBMPMGNGMoy. Cell.IntVel /2ansMP /JDVMG /JDVMU /JDVLait /JDV
6N16665NIKITADoormanExplode305a07m499113137,31534185690*184900,750,91,6524,25
6N34910LUMIEDelta HovdPalermo Gl507a07m7881232,339,12540312689*1944310,911,122,0328,24
7N56288MATIERMarbri FacDude Gib406a02m4513535,447,31590212685*693980,70,941,6519,99
10N14909LALIZEDoormanExplode607a07m8526129,935,12579309290543550,921,112,0330,5
11N13166JACINTWindbrookShottle608a04m8841735,945,73120402592*1233991,021,322,3529,05

Il a aussi remporté le prix de famille grâce aux six vaches issues de la famille Falize (qui lui avait permis d’être second l’an passé). « Les trois vaches avec lesquelles il a réussi à faire la différence sont Nikita (fille de Doorman et petite fille d’Explode en troisième lactation), Madona (fille de Dempsey Li et petite fille d’Explode en cinquième lactation) et Lalize (fille de Doorman et petite fille d’Explode en sixième lactation). »

3166Jacint

Philippe nous emmène voir la plus belle vache du troupeau, « son coup de cœur » : Jacint. Ce nom vous parle ? En effet, elle a été sacrée vache de l’année en 2020 à l’âge de 6 ans. Cette dernière était à l’époque en quatrième lactation avec déjà 55 000 litres produits.

« Elle a toutes les qualités : une super morphologie, elle est très productive, elle a des taux exceptionnels, pas l’ombre d’un souci cellulaire… Elle a coché toutes les cases pour gagner le titre. On essaie de travailler sur cette base, de bâtir le futur à partir de ces animaux qui sont vraiment comme on les recherche. »

Et pour Jacint, l’éleveur enlève la casquette « d’économiste » et enfile celle de « collectionneur » comme il aime le dire… « Ce sont des vaches comme ça qui mettent du parfum dans notre quotidien. »

Une passion partagée en famille

Philippe Moutrousteguy est heureux de partager sa passion de la génétique et des vaches laitières avec son fils Ellande. (©TNC)

« Nous avons quelques familles de vaches que l’on a travaillé plus intensément que d’autres, mais toutes sont issues à la base de taureaux nord américains ou canadiens », présente Philippe. « La sélection génétique s’est amplifiée avec l’arrivée du sexage. Nous avons aussi fait le pas de la génomie dès le début, mais nous avons un peu reculé depuis, confie l’éleveur. Nous revenons aux taureaux testés. » L’éleveur insémine lui-même et il choisit à 80 % des taureaux testés pour plus de fiabilité. « On utilise quand même quelques taureaux issus de la génomie pour essayer de trouver la perle de demain… »

Philippe est heureux de transmettre sa passion à son fils :  « Notre plaisir, c’est le matin lorsqu’on alimente tout le monde : on les bloque aux cornadis et on regarde celles qui nous plaisent. On est amoureux de la morphologie. On fait quelques concours et on adore ça. Partager une passion comme on le fait entre père et fils (et même avec le grand-père), c’est quelque chose de super jouissif ! »

Un bâtiment confortable pour des vaches productives

Dans cette région verdoyante, la topographie peut compliquer le pâturage. C’est notamment le cas au Gaec Elissetchia. En effet, les vaches en production ne sortent pas. « L’éloignement des parcelles et le réseau routier ne permettent pas de faire pâturer tout le troupeau, explique l’éleveur. Seules les génisses et taries vont à l’herbe. » La ration des laitières est donc constante : ensilage d’herbe et ensilage de méteil.

Mais les éleveurs ont maximisé le confort des vaches en revoyant le disposition du bâtiment : « Elles sont maintenant sur une litière malaxée de compost végétal. On en rajoute environ 30 tonnes tous les 15 jours, on passe dedans avec un vibroculteur matin et soir pendant la traite et on cure une fois par an. » Et pour Philippe, il n’y a pas photo par rapport à l’aire paillée qui était en place avant : « Le taux cellulaire a bien baissé, on est toujours en-dessous les 150 000 cellules. »