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Entrée en vigueur du Ceta

L’ambition canadienne à l’export tranche avec les craintes des éleveurs français


Élevages bovins lait et viande le 21/09/2017 à 18:25
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Malgré la forte contestation du monde agricole français, mais aussi d’élus et d'ONG, le Ceta est entré provisoirement en vigueur ce jeudi 21 septembre 2017. Au Canada, la filière bovine a la ferme intention de se structurer pour être en mesure d’exporter de la viande bovine en France et en Europe, comme le lui permet le quota de 65 000 t prévu par l’accord.

Depuis plus d’un an, les syndicats agricoles, soutenus par quelques élus, ont régulièrement dénoncé les risques que faisait encourir le Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, sur le secteur de la viande bovine.

Malgré les contestations, l’accord est entré provisoirement en vigueur jeudi 21 septembre 2017 avec, au bénéfice des Canadiens, l’ouverture progressive d’un quota d’exportation sans droits de douane de 50 000 t de viande bovine. Ce quota viendra s’ajouter au fur et à mesure dans les cinq années qui viennent aux 15 000 t déjà accordées à droits de douane très réduits.

Déjà en février dernier, lorsque le Parlement européen a signé l’accord, deux rapports distincts avaient accablé les incidences négatives sur les filières d’élevage.

Au Canada, la filière bovine se réjouit, même si la production de viande bovine sans hormones de croissance reste un défi. En octobre 2016, John Masswohl, représentant de la Cattlemen’s association, l’équivalent au Canada de l’interprofession bovine française expliquait que le Canada produisait déjà « entre 30 000 et 35 000 têtes de bétail sans hormones ». Cela représente moins de 1 % de sa production annuelle de viande bovine, mais déjà suffisant pour satisfaire le contingent de 15 000 t à droits de douane réduits destinés à l’Europe.

L’ambition de la filière bovine canadienne d’augmenter sa production sans hormones est là. Mais les difficultés sont encore importantes. Car produire sans hormones engendre, pour les éleveurs canadiens, un surcoût de production d’environ 20 %. Bon nombre d’élevage, à l’instar de celui de Richard Rey, éleveur dans l’Etat canadien du Manitoba, ne peuvent y parvenir à des coûts raisonnables.