Il pratique le semis direct de soja ou de maïs derrière un double couvert
TNC le 11/05/2023 à 12:03
Agriculteur dans le sud du Gers, Christian Abadie applique la technique du SCV (semis direct sous couverture végétale permanente) depuis une vingtaine d'années afin de préserver ses sols. Il témoigne de son expérience.
Ver de terre production, qui crée des contenus dédiés à l’agroécologie, diffuse dans une nouvelle vidéo le témoignage de Christian Abadie, polyculteur-éleveur (production laitière et engraissement) dans le sud Gers. Installé en 1983, il a poursuivi pendant plusieurs années le « système classique avec des prairies, du maïs, du soja acheté, le tout en labour. » Mais la perte de matière organique dans le sol l’a fait changer de système en 2001.
L’EARL Abadie (32) :
Exploitation de polyculture élevage (lait et engraissement)
2 UTH
107 ha de SAU
Sols boulbènes peu profonds
Rotation maïs/soja/maïs/blé
Précipitations moyennes 800 mm (répartition hétérogène)
« On a arrêté le labour en 2001 pour passer en SCV (semis direct sous couverture végétale permanente). Les premières années ont été un peu compliquées car il y avait peu de suivi, puis on a rencontré Lucien Séguy qui nous a suivis dès 2014 [considéré comme l’un des pères de cette technique, NDLR]. »
L’agriculteur a opté pour la stratégie du double couvert :
Couvert estival (après céréale) | 10 kg de tournesol géant 6 kg de sorgho 2,4 kg de radis chinois 10 kg de sarrasin 0,2 kg d’amaranthe 30 kg de soja |
Couvert hivernal avant maïs | 190 kg de féveroles 10 kg de seigle 10 kg de triticale 10 kg d’avoine |
OU : Couvert hivernal avant soja | 80 kg de féveroles 60 kg d’avoine 60 kg de seigle |
Le couvert hivernal est semé en direct dans le précédent couvert. Il peut être constitué de méteil et être récolté pour le troupeau. « Pendant longtemps, j’ai détruit le couvert un mois avant le semis, puis je suis passé au roulage en même temps que le semis. C’est une technique qui a bien fonctionné. »
Il faut adapter la technique au climat.
Le maïs parvient à sortir du couvert, « il n’y a aucun souci pour la levée, la couverture assure un bon démarrage de la culture sans levée d’adventices (ça m’a permis à plusieurs reprises de me passer d’herbicide) ».
Christian Abadie dresse la liste des améliorations grâce aux SCV :
– préservation du sol,
– fertilité accrue (notamment par la MO),
– baisse du poste mécanisation,
– diminution progressive des intrants,
– réduction de l’irrigation de 30 à 40 % (dès la première année)
– productivités d’abord stabilisées puis améliorées (la volonté de départ étant d’abord de stopper la baisse de fertilité du sol).