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Équipement

Existe-t-il un tracteur d’élevage idéal ?


TNC le 25/05/2021 à 09:52
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Quels sont les critères à prendre en compte pour choisir un bon tracteur sur une ferme d'élevage ? S'il est équipé d'un chargeur frontal, il aura un rôle important et sera très utilisé alors mieux vaut ne pas se tromper.

Deux récents sondages révélaient que chez la moitié de nos lecteurs, le tracteur de tête des éleveurs était un modèle de la catégorie 100 à 149 ch. Parmi les critères de choix, ils privilégient le gabarit et la maniabilité. Mais existe-il un tracteur idéal pour un éleveur ?

Choisir une marque et un modèle est souvent une affaire de compromis entre les principaux usages. Si la manutention avec le chargeur frontal reste souvent l’usage principal, l’éleveur doit aussi tenir compte des autres fonctions. Transport, travaux légers comme la fenaison, le binage, la pulvérisation, ou encore chantiers plus lourds de labour ou de semis au combiné, sont autant d’applications exigeant des équipements parfois différents. Voici quelques critères utiles dans le choix du modèle :

8 points à prendre en compte pour bien valoriser le chargeur frontal

Le tracteur avec chargeur frontal est souvent le plus utilisé sur la ferme, avec un rôle central sur l’exploitation.

1) Priorité au gabarit et à la maniabilité

Dans les bâtiments d’élevage, le passage sous la charpente limite parfois l’accès. La hauteur du tracteur est donc le premier critère à observer. Beaucoup de modèles sont disponibles avec en option une cabine basse mesurant 10 à 15 cm de moins que la version standard.

Empattements et rayon de braquage sont également décisifs pour manœuvrer dans les allées. Le choix des pneumatiques détermine aussi la hauteur et le rayon de braquage réels. Attention donc aux données figurant sur la brochure car elles ne correspondent pas forcément aux dimensions de pneus que vous aurez choisis. Ils ne doivent pas être sous-dimensionnés vis-à-vis des charges transportées.

2) Hydraulique : un circuit fermé de préférence

L’usage intensif du chargeur frontal nécessite un débit hydraulique de 80 à 100 l/min. Si le tracteur est doté d’un circuit à centre ouvert, la pompe fonctionnera en continu, avec débit maximum à plein régime moteur, y compris quand le chargeur n’est pas utilisé. Résultats : une consommation de GNR excessive et un risque de laminage de l’huile.

Un circuit hydraulique fermé est donc préférable car dans ce cas, le débit de la pompe s’adapte à la demande : proche de zéro quand aucun distributeur n‘est sollicité jusqu’à son débit maximum si nécessaire, sans avoir forcément besoin d’accélérer. L’option Load sensing, n’est pas vraiment utile pour le chargeur frontal, mais peut servir avec des outils plus exigeants en hydraulique (tonne à lisier de la Cuma, …).

3) Du poids à l’arrière

Choisir un tracteur lourd à l’arrière est indispensable pour conserver de l’adhérence mais cela n’est jamais suffisant. Positionner une masse sur le relevage arrière est le meilleur moyen de gagner en stabilité, en prenant soin de choisir un système facile à atteler et dételer. Poser des masses dans les roues peut paraitre plus simple, mais quand le tracteur va sur la route ou dans les champs, cela revient à transporter du poids pour rien.

4) Cabine : visibilité et accès

Les marques ont beaucoup amélioré la visibilité vers l’avant : capot plongeant, balayage de tout le pare-brise par les essuie-glaces et toit vitré panoramique offrent de bonnes conditions au chauffeur dans toutes les situations. Le nombre de marches pour monter ou descendre et la position des poignées sont aussi deux points qui comptent au quotidien.

5) Le débrayage en freinant se généralise

De plus en plus souvent proposé, le principe du débrayage couplé au frein est plébiscité par les éleveurs. Son principe : Lors d’une manœuvre d’approche, appuyer sur la pédale de frein entraine automatiquement le débrayage de la transmission. Cela évite au chauffeur d’utiliser ses deux pieds et apporte beaucoup de confort et de précision.

6) Du couple à bas régime

La réserve de couple d’un tracteur est indiquée par sa courbe moteur. Avec un tracteur équipé d’un chargeur frontal, il est intéressant de disposer d’un couple élevée à bas régime, ce qui évite au chauffeur d’accélérer excessivement pour avoir plus de répondant lors des opérations de chargement.

7) Position de l’inverseur : à chacun ses habitudes

Selon les marques et les modèles, l’inverseur marche avant/marche arrière se commande soit avec un levier à gauche sous le volant, soit avec un bouton sur le pommeau à droite. Il n’existe pas d’avantage particulier entre les deux, chaque chauffeur ayant souvent ses préférences. Certains tracteurs sont d’ailleurs équipés des deux commandes.

8) La suspension de cabine apporte un réel confort

À moins que la cour de la ferme ne soit entièrement goudronnée, le tracteur est souvent amené à emprunter des parcours plus ou moins chaotiques. Dans ce cas, une suspension de cabine et un siège de qualité apportent un réel confort au chauffeur, et moins de désagréments sur le long terme.

Mais l’option cabine suspendue relève souvent la hauteur totale de quelques centimètres et elle n’est pas disponible sur les versions surbaissées. Il est possible aussi d’opter pour un pont avant suspendu, mais les spécialistes estiment que cela apporte surtout un plus lors des trajets sur la route et présente moins d’intérêts pour les déplacements dans la cour de ferme.

Ce qu’il faut privilégier sur la route ou dans les champs

Au transport : attention au freinage

Sur la route, la puissance moteur et le PTRA (poids total roulant autorisé) doivent être en adéquation avec la charge tractée. Une boite de vitesse à variation continue apporte un confort intéressant mais le prix à payer n’est justifié que si le tracteur est souvent utilisé au transport ou dans les champs.

La question du freinage est également sensible : le tracteur roulant à 40 voire 50 km/h alors que le matériel attelé n’est souvent homologué qu’à 25 km/h… Le renouvellement du tracteur peut être l’occasion pour l’exploitant d’entamer une mutation progressive du parc vers du matériel homologué à 40 km/h, avec freinage pneumatique double ligne et hydraulique simple ligne pour continuer à utiliser les bennes et plateaux existants.

Pour les travaux légers s’équiper selon le nombre d’heures effectuées

Pour beaucoup d’applications, le guidage et la prise de force économique sont des options intéressantes. Sur ces gammes de tracteurs de polyculture élevage, les constructeurs proposent aussi nombres de solutions technologiques : console isobus et multifonctions (coupure de tronçons, modulation…), automatisation des séquences de bout de champs… Ces innovations très utiles ont aussi un coût qu’il faut remettre en correspondance avec le nombre d’heures d’utilisation.

Adhérence et capacité de relevage primordiales au labour ou avec un combiné

Le tracteur d’élevage peut aussi effectuer des travaux plus lourds comme le labour ou le semis avec combiné. En tenant toujours compte du nombre d’heures annuelles où ces équipements seront utiles, l’éleveur peut s’interroger sur l’intérêt d’option comme le relevage avant avec masses monoblocs. L’étagement de la boite de vitesses a aussi son importance, à moins d’opter directement pour une transmission à variation continue.

Un entretien facile dans tous les cas

Les constructeurs ont fait beaucoup d’efforts pour proposer des capots qui s’ouvrent largement avec des radiateurs sur glissières ou charnières. Le positionnement des filtres et de la jauge est également un critère à considérer. Cette question de l’entretien est importante, quel que soit l’usage du tracteur.