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FranceAgriMer

En dépit des difficultés, la France a la meilleure filière laitière


Élevages bovins lait et viande le 17/12/2015 à 07:20
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Sur les dix principaux pays fournisseurs et exportateurs de lait, la France est celui qui avait la meilleure filière laitière en 2013, selon une étude de veille concurrentielle menée par FranceAgriMer. « Mais à quel prix ? » pourront s’interroger les éleveurs.

Au lendemain de l’annonce par la FNPL d’un travail avec les transformateurs et distributeurs pour sortir de l’impasse des prix bas du lait, FranceAgriMer a dévoilé mercredi 16 décembre le résultat d’un travail prospectif de veille concurrentielle portant sur les filières laitières des dix principaux pays producteurs et exportateurs de lait pour l’année 2013.

Sur la base de critères définis par consensus par les membres du conseil spécialisé lait de FranceAgriMer, l’établissement place la filière laitière française en tête, avec , tout juste devant la Nouvelle-Zélande (642 points) et l’Allemagne (614 points), pour l’année 2013. Viennent ensuite les Pays-Bas (590 points), l’Irlande (552 points) et les Etats-Unis (428 points).

Cette première étude, dont les résultats détaillés demeureront confidentiels notamment à l’égard des pays concurrents, est « un outil de pilotage de la filière dans un environnement concurrentiel pour prendre des décisions d’orientation et d’action », a expliqué Dominique Chargé, président du conseil spécialisé lait de FranceAgriMer et par ailleurs président de la FNCL.

Cette valorisation de la dynamique de la filière laitière française par FranceAgriMer contraste avec le tableau moins optimiste dépeint par la FNPL mardi 15 décembre concernant les difficultés économiques des éleveurs.

Concernant la méthode, FranceAgriMer justifie ce « classement 2013 des dix pays de la veille concurrentielle sur le lait » sur la base de 42 critères regroupés en : macroéconomie, maîtrise des facteurs naturels et durabilité des ressources, potentiel de production, organisation des filières, maîtrise technique de la fabrication des produits, portefeuille de marchés ou encore la capacité des opérateurs à conquérir les marchés. Cette méthode de scoring s’apparente finalement aux classements des hôpitaux ou des lycées effectués par certains médias grand public.

Certains critères évalués restent indépendants de l’action des acteurs, comme la climatologie, l’accès au foncier, la parité monétaire ou la force logistique du pays. Mais d’autres résultent directement des choix des acteurs, comme l’effort de recherche, la coordination entre l’amont et l’aval, la concentration des entreprises, etc… « Le facteur de la concentration est jugé positif car cela permet de sur les marchés », a précisé Dominique Chargé.

Parmi les faiblesses de la filière laitière française soulevées par l’étude figurent « le potentiel de production, le niveau d’endettement des éleveurs et le coût de production plus élevé que dans les autres pays », a expliqué Yves Trégaro, chef de l’unité produits animaux, pêche et aquaculture de FranceAgriMer. La parité monétaire faisait partie aussi des points faibles en 2013, mais depuis, la tendance s’est inversée en faveur des pays européens. « Il faut noter aussi qu’en 2013, la filière tergiversait sur la stratégie à adopter à l’approche de la fin des quotas laitiers. »

« Les points positifs sont plutôt à mettre au crédit des entreprises : la disponibilité de la ressource grâce à une stabilité des producteurs, le large panel de pays d’exportation, la performance technologique et sanitaire et l’étendue de l’offre en termes de gamme de produits. » « », a indiqué Dominique Chargé.

Deuxième pays européen sur le podium, , sur le développement de sa production et sa dynamique d’exportation.

L’étude a vocation à être menée chaque année, mais avec un décalage inévitable dans le temps. Après celle menée sur 2013 et présentée en cette mi-décembre, celle de l’année 2014 sera entreprise dans les prochains moins pour des résultats prévus en septembre 2016. En attendant, « les réflexions vont démarrer » au sein de FranceAgriMer « pour définir les actions à mener ».

La FNPL, quant à elle, attribue cette première place française davantage au crédit des producteurs. « Il faut s’interroger sur la compétitivité des industriels » avait indiqué la veille Thierry Roquefeuil, le président du syndicat.

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